Résumé de la 11e partie n Oum Hani parvient à battre son ancienne coépouse et ennemie, Redjerada. Celle-ci a trouvé refuge, avec son fils et sa fille, dans le mausolée de Sidi Khaled. Redjerada ne perd pas de temps à se morfondre : aussitôt les hommes d?Oum Hani partis, elle entreprend d?organiser la résistance. ? Je ne cesserai de combattre cette chienne, dit-elle à son fils et à sa fille, tant qu?elle sera à la tête des Daouaouida ! Elle commence par reprendre contact avec ses partisans, puis elle envoie des missives aux chefs des fractions des Daouaouida, les invitant à se joindre à elle pour se débarrasser de l?étrangère qui a pris le commandement de la tribu. Elle en fait tant que les cheikhs sollicités répondent favorablement à sa requête. Bientôt, elle parvient à réunir une grande armée qui surpasse de loin celle des partisans d?Oum Hani. Quand les préparatifs sont terminés, l?armée se met en marche. Oum Hani, apprenant l?arrivée de l?ennemi, met ses troupes en branle. Elle sait que la bataille sera inégale, mais elle n?a pas le choix : elle doit vaincre ou disparaître. Ses quatre fils seront tués sous ses yeux et elle-même échappe à la mort de justesse. Avec quelques fidèles, elle réussit à s?enfuir. Plus question, comme autrefois, de chercher refuge dans la tribu des Daouaouida : plus aucun camp, plus aucune fraction n?est disposé à recevoir celle qui avait été pourtant consacrée reine quelques années plus tôt. Alors commence la longue marche vers le nord. Elle pense d?abord à gagner Alger ; elle ne sait pas encore si sa mère, Mériem l?Ibizia, est en vie, mais elle sait que son frère, Osman, s?y est installé. Mais le voyage est trop long, et puis, elle a perdu l?habitude de vivre dans les villes. Ce désert où elle a vécu si longtemps l?a conquise au point de la retenir prisonnière, elle, la fille d?un Turc Osmanli et d?une Ibérienne ! Elle arrive sur le territoire des Eulema, une autre tribu de nomades. On la reconnaît et on connaît ses exploits. Les chefs des fractions viennent lui rendre hommage et sa demande de rester dans la tribu est accueillie favorablement. C?en est fini d?Oum Hani la guerrière. Désormais, elle n?aura plus à livrer bataille pour conserver un royaume ou l?agrandir, mais elle va continuer ? tant que ses forces le lui permettront ? à chevaucher? Il lui arrive sans doute de penser au palais de son père, à Constantine, à la chambre spacieuse où elle dormait, aux fines couvertures de soie dont elle s?enveloppait, aux plats fins que des serviteurs lui apportaient sur des plateaux d?argent et aux bassins pleins d?une eau pure où elle se baignait? Mais les grands espaces, les promenades solitaires dans le désert quand, en fin de journée, la chaleur commence à diminuer et que la fraîcheur bienfaisante s?installe, la gorgée de lait frais ou la poignée de dattes mangées à la hâte : voilà le vrai bonheur. Un bonheur auquel elle va s?accrocher jusqu?à la fin de sa vie?