Résumé de la 8e partie n Radjeb, le bey de Constantine, ayant été destitué, Oum Hani fait venir auprès d?elle, dans le désert, sa mère Mériem l?Ibizia et ses deux frères. Mériem, habituée au luxe des palais d?Alger et de Constantine, est effrayée par la vie des nomades. A la place des chambres spacieuses, elle n?a, pour évoluer, que cette tente plantée dans le sable, brûlante dans la journée, glaciale dans la nuit, et elle n?a, pour tout parfum à humer, que cette odeur âcre et éc?urante des moutons. Mériem s?effraye que sa fille se soit adaptée à cette vie. ? Comment peux-tu vivre dans de pareilles conditions ? lui dit-elle ? J?ai été obligée, répond la jeune femme, et j?avoue qu?il n?y a pas que des inconvénients dans le désert? Ici, tu es libre d?aller où bon te semble, tu n?es soumise à aucun protocole ni étiquette ! Mériem secoue la tête. ? Moi, je ne pourrais jamais m?habituer à cette vie ! ? Dès que les choses iront mieux à Constantine, tu pourras y retourner. Ahmed ben Sekhri tolère mal la présence de l?épouse de son ancien ennemi ; il tolère encore moins celle de ses deux fils, Ali et Osman. Les deux jeunes hommes lui rappellent non seulement Radjeb Bey, mais il pense aussi qu?ils peuvent constituer pour lui une menace. Oum Hani, dont il connaît les ambitions, ne pourrait-elle pas les pousser à se débarrasser de lui pour prendre sa place ? D?ailleurs, la jeune femme a pris ses distances d?avec lui et il sait qu?elle s?est constituée, depuis peu, un çoff, une sorte de ligue formée de membres de différentes fractions de la tribu, devenus ses alliés. Ahmed pense donc qu?il est préférable de prendre les devants en commençant par se débarrasser de ses beaux-frères. Les deux garçons sont invités à une partie de chasse, mais voilà qu?au cours de la curée, un javelot, lancé par on ne sait qui, transperce Ali et le tue. Osman réussit à s?échapper et il va annoncer la nouvelle à sa s?ur. ? Ali a été tué ! Il ne sait pas qui a lancé le javelot, mais Oum Hani ne s?embarrasse pas de détails. ? C?est ce chien d?Ahmed ! Elle réunit aussitôt son çoff et se lance à la recherche de son époux. Elle le tue, elle-même, en lui transperçant la poitrine d?une lance. ? Meurs, crie-t-elle, la rage au ventre. Je venge mon frère que tu as fait assassiner ! Je ferai subir le même sort à tous ceux qui se dresseront contre moi ! Les hommes d?Ahmed, effrayés, ne font rien. Oum Hani retourne, triomphante, au camp et annonce la mort d?Ahmed. ? Vive Oum Hani, notre reine ! s?écrient aussitôt ses partisans. ? Vive Oum Hani, répondent, en écho, les autres. C?est ainsi que la petite princesse, fille de Mériem l?Ibizia, est devenue, ce jour-là, le puissant chef de la non moins puissante tribu des Daouaouida, qui écumait, à l?époque, tout le nord du Sahara? C?est elle, désormais habillée en homme et montée sur un cheval, qui mènera les expéditions de la tribu, faisant trembler ses ennemis, inspirant la crainte et le respect. (à suivre...)