Mesures n Bien que baissant d?intensité, les violences dans les banlieues, déclenchées il y a 18 jours, se poursuivent. Le gouvernement français doit adopter aujourd?hui un projet de loi prolongeant «pour une durée de trois mois» l'état d'urgence décrété le 8 novembre a annoncé le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. Cette prorogation doit être proposée dans la matinée lors d'un Conseil des ministres en présence du président Jacques Chirac et prendra effet à compter du 21 novembre, date à laquelle l'état d'urgence, actuellement en vigueur, aura pris fin, a précisé M. Copé. «Pour limiter au strict nécessaire ces mesures d'exception, le projet ouvre la possibilité d'y mettre fin par décret avant l'expiration» des trois mois, a-t-il expliqué. L'état d'urgence avait été instauré pour 12 jours en vertu d'une loi de 1955 datant de la Guerre d'Algérie. Sa prorogation doit être entérinée par un projet de loi adopté au Parlement. Elle intervient alors que les violences urbaines, qui avaient débuté le 27 octobre après la mort accidentelle de deux jeunes en banlieue parisienne, se poursuivent depuis 18 jours malgré une baisse d'intensité. L'un des principaux effets de l'état d'urgence est d'autoriser les préfets à décréter un couvre-feu. Il est actuellement en vigueur dans une quarantaine de villes. Selon M. Copé, «la décision de recourir à cette procédure un peu exceptionnelle a permis une prise de conscience de l'opinion et de rappeler aux parents leurs obligations vis-à-vis de leurs enfants». «Il est important que les préfets puissent avoir les moyens d'agir pendant une période limitée mais suffisamment longue pour s'assurer que les atteintes graves à l'ordre public ne se reproduisent pas», a-t-il fait valoir. Le Conseil des ministres a été avancé de deux jours pour permettre une adoption rapide du projet de loi prorogeant l'état d'urgence. Selon un bilan provisoire de la direction générale de la police nationale, 271 véhicules ont été incendiés et 112 personnes interpellées dimanche à 4h 00 (3h 00 GMT) en France, dont plus des deux-tiers en province. La veille à la même heure, 374 véhicules brûlés et 206 personnes interpellées avaient été recensés. Cinq policiers ont été blessés, selon la même source. A Toulouse (Sud-ouest), une voiture enflammée a été lancée, hier après-midi, dans la cour d'une école maternelle, causant des dégâts dans une salle de classe, selon la préfecture. A Lyon et sa région (Centre-est), où un couvre-feu a été instauré samedi après des échauffourées dans le centre-ville entre la police et des groupes de jeunes, la nuit a été plus calme que la veille.