Dimension Entre leur standing et l?exiguïté de leurs enceintes, nos grands clubs se cherchent encore. Le piètre état de nos pelouses et la dégradation des sites nous renseignent sur la mauvaise gestion des stades en Algérie. Hormis peut-être le temple du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, 5-Juillet, le stade Tchaker de Blida et quelques enceintes de l?intérieur du pays, tous les autres stades (la majorité) n?offrent absolument pas les commodités exigées, dignes d?un lieu censé rassembler les grandes foules. Tous les désagréments et ingrédients nuisibles sont partie prenante dans nos stades. Des sanitaires insalubres, des ordures partout dans les gradins et des amas de poussière sur les bancs et sièges. Tel est le décor de nos meilleurs stades. On est loin de ces nations de football qui gèrent un stade comme on gère une véritable institution Les Anglais, qui ont atteint les deux cents travailleurs permanents dans leur mythique stade de Wembley, en savent quelque chose. L?Algérie, qui dispose actuellement de plus d?une cinquantaine de stades homologués pour les divisions I et II, a consenti beaucoup d?efforts et de gros investissements dans l?infrastructure sportive et footballistique. À la lecture des données, on constate que six stades seulement ont une capacité dépassant les 40 000 spectateurs et sont tous dotés d?une pelouse en gazon naturel. Il s?agit des stades du 5-Juillet (Alger) 70 000 places, Hamlaoui (Constantine) 50 000 places, Zabana (Oran) 50 000 places, 24-Février (Bel Abbes) 50 000 places, 19-Mai (Annaba) 50 000 places et Tchaker (Blida) 40 000 places. Plus de 65% de nos enceintes n?excèdent pas les 20 000 places. L?état général des pelouses est à la limite du praticable en raison du mauvais traitement et du manque d?entretien du gazon. La mauvaise gestion et la programmation anarchique ont fait en sorte que plusieurs terrains sont constamment sollicités, ce qui favorise grandement la détérioration de leurs pelouses qu?elles soient naturelles ou synthétiques. Le traitement phytosanitaire, l?arrosage et la tonte laissent à désirer. Toutes ces imperfections et ce manque de professionnalisme ont conduit à la transformation des pelouses naturelles en tartan qui engendre moins de dérangement, mais rapporte forcément gros quand on possède des gardiens de stades qui font la pluie et le beau temps. Louer à sa guise le terrain aux équipes de quartiers à 100 DA par joueur permet un gain facile ; cette pratique caractérise la grande majorité des gardiens. Il faut se poser la question : quel est réellement le rôle d?un gardien de stade ? Pour l?anecdote, un club algérois disposant d?un stade communal et dont l?équipe fanion allait effectuer sa séance d?entraînement a vu ses joueurs fuir les vestiaires pour la simple raison qu?ils étaient asphyxiés par des odeurs nauséabondes. Les joueurs étaient alors contraints de se changer à l?extérieur ! Parmi les plus pénalisés figurent en tête de liste les clubs algérois. Il est inconcevable que des équipes comme le MCA, la JSK, l?USMA, le NAHD, le CRB et bien d?autres ne possèdent pas un stade à la mesure de leur dimension. Des clubs, qui peuvent jouer aisément avec une affluence moyenne dépassant les 30 000 spectateurs, se voient domiciliés dans des stades exigus, n?accueillant que 15 000, voire même pas 10 000 pour certains (stade Zioui). Cette situation mérite réflexion de la part de nos responsables au plus haut niveau. Les exemples édifiants ne manquent pas. Nos voisins marocains et tunisiens qui, pourtant, n?ont pas les moyens dont dispose l?Algérie, ont, peut-être, cette culture qui distingue l?organisation par rapport à l?anarchie.