Les stades algériens sont-ils bien gérés ou entretenus ? La question mérite d'être posée, du moment que la majorité de nos enceintes sportives font face, souvent, à des problèmes de différente nature, que ce soit pour des raisons endogènes ou exogènes. Personne ne peut nier le fait que, dans certains cas, certains responsables de stade sont quelque part «laxistes» en matière d'organisation. Il n'y a qu'à voir ce que deviennent les «tribunes officielles» lors des matches pour avoir une idée de leur gestion. C'est pour cela d'ailleurs que plusieurs personnes évitent de se rendre, ces dernières années, au stade. Même les dirigeants de clubs préfèrent élire domicile sur le banc de touche plutôt que de prendre un siège dans la tribune officielle, bien que par rapport à ça, souvent, des dirigeants optent pour le banc pour donner des «orientations» à l'entraîneur (une autre tare de notre football). Cette situation est vécue de la même manière par les journalistes, qui trouvent, généralement, des difficultés à s'acquitter de leur tâche, étant donné que les tribunes de presse sont, pour leur part, envahies par des «intrus». D'ailleurs, à maintes reprises, des incidents ont eu lieu en raison de ce «laisser-aller». Il y a également des problèmes qui surgissent au niveau des accès de ces mêmes stades. Et là, il faut dire que c'est souvent un problème de conception parce que les stades algériens, en majorité très anciens, ne sont pas conçus par accueillir des foules impressionnantes. C'est pour cela que certains responsables locaux refusent, ces derniers temps, que les enceintes sportives, placées sous leur autorité, abritent des rencontres jugées à risque. L'autre grand problème auquel fait face le football national est relatif à l'état des pelouses. Celles qui sont en gazon naturel sont, en général, complètement «délabrées» alors que celles en tartan s'usent très vite. Un problème lié principalement au fait qu'il y a trop de «pression» sur ces pelouses. En Europe, par exemple, les pelouses principales sont exclusivement destinées aux seuls matches (officiels ou amicaux). Les joueurs s'entraînent sur des terrains annexes réalisés à côté du stade. Ici en Algérie, la totalité des clubs s'entraînent sur les pelouses principales de leurs stades, en raison de l'absence de terrains appropriés. Pis, ils sont deux ou trois clubs à s'entraîner sur la même pelouse et, parfois, avec toutes les catégories. C'est dire qu'aucun stade ne peut tenir à ce rythme. D'ailleurs, il y a quelque temps, le directeur général du complexe Mohamed Boudiaf, Rachid Zeroual, a indiqué qu'après avoir refait la pelouse du stade qu'il gère, il ne permettra plus que cette dernière abrite plus d'un match par semaine. Seule solution pour préserver la pelouse. On se souvient, l'été dernier, de tous les efforts qu'ont fournis les responsables du stade de Blida pour «préparer» sa pelouse endommagée, à l'approche du match de l'équipe nationale de football face au Sénégal, au mois de septembre dernier. Donc, en dernier lieu, il faut dire que le fait que les pelouses des stades algériens ne sont pas, souvent, en bon état, c'est en raison de leur surexploitation. En tout état de cause, une pelouse, même si elle est en gazon artificiel, ne peut tenir longtemps si elle accueille deux matches par semaine avec plusieurs séances quotidiennes d'entraînement. Pour Alger, la décision du ministère de la Jeunesse et des Sports d'octroyer aux clubs de la capitale des assiettes de terrain pour réaliser des terrains d'entraînement peut régler beaucoup de problèmes dans ce sens. A. A.