Participation n Les Algériens, détenteurs de connaissances, font la joie de leurs employeurs à l?étranger. Le pays qui les a enfantés les voit partir sous d?autres cieux. Avec le nouveau climat d?affaires et les nouvelles technologies, il est aisé pour eux de s?impliquer dans le développement de leur pays. «Oui, il y a beaucoup de spécialistes algériens installés à l?étranger. Ils n?ont pas trouvé les moyens d?exploiter leurs connaissances en Algérie», regrette Nabil Kahlat, spécialiste en informatique, installé au Canada. «L?Algérie doit bien négocier son virage technologique en faisant de bons choix», ajoute-t-il. Il ne s?agit pas de former pour former ou d?apporter la technologie pour le prestige, mais pour créer l?emploi. Il faut «une vision basée sur l?intérêt et le commerce, car technologie est commerce vont de pair. Lorsqu?un individu produit le fruit de son intelligence, il doit bien le vendre». Sur ce point, M. Kahlat espère que les «lois seront changées pour permettre une bonne mise à niveau de l?environnement juridique et l?adapter aux nouvelles m?urs du progrès». «Dans les pays développés, les lois changent vite pour s?adapter au nouvel environnement.» Selon lui, l?Algérie doit «commencer aussi par créer une véritable infrastructure de communication. Comme les routes et les autoroutes, les lignes téléphoniques fiables sont le fondement d?un pays.» Il faut créer des centres de développement informatique pour regrouper les élites informatiques dans ce domaine. Sur ce point, il citera l?exemple de l?Inde : «Ce n?est pas par hasard si ce pays est devenu le leader dans le domaine des services.» Microsoft avait investi 500 millions de dollars en 1995. «Ils récoltent les fruits maintenant», précise-t-il. Le monde de l?informatique bouleversera le futur : «Une étude américaine a révélé que d?ici à 2015, 65% des emplois qui existent aujourd?hui n?existeront plus et qu?ils feront place à d?autres. Donc, le monde va vite et les transformations sociales aussi. Nous devons nous adapter à ces changements», ajoute-t-il, «les Algériens ont les moyens intellectuels, ils sont créatifs dans ce domaine». Pourvu qu?il y ait une réelle volonté de la part des autorités qui doivent s?impliquer dans le progrès en s?émancipant de la bureaucratie qui annihile toutes les possibilités, ajoute Nabil. «Il y a beaucoup d?argent dans le pays, il y a un discours politique valable, pourtant le pays ne décolle pas économiquement parlant. Je ne comprends pas où se situent les blocages ?», dit-il, en précisant : «Tout de même, je compte venir prochainement investir dans des instituts spécialisés dans le domaine de l?informatique.»