Echéance n Les élections législatives israéliennes pourraient se tenir le 28 mars, huit mois avant la date prévue. Le nouveau parti de M. Sharon, qui devrait finalement s'appeler Kadimah (En avant, en hébreu) selon les médias se référant à des sondages, remporterait de 30 à 33 sièges sur 120 à la Chambre, contre 26 au Parti travailliste de Amir Peretz (22 actuellement) et seulement de 12 à 15 sièges au Likoud dirigé par Benjamin Netanyahu (contre 40 actuellement). Dans ce parti que Sharon a quitté lundi pour former son nouveau parti, trois candidats se détachaient mardi pour lui succéder à la tête du Likoud. Il s'agit de l'ancien ministre des Finances, Benjamin Netanyahu, rival de toujours de M. Sharon au sein du Likoud, et des ministres Shaoul Mofaz (Défense) et Sylvan Shalom (Affaires étrangères). La direction du Likoud, réunie mardi à Tel-Aviv, a fixé la date des primaires du parti au 19 décembre. M. Netanyahu s'est livré, dès mardi, à une attaque au vitriol contre M. Sharon qu'il a qualifié de «dictateur» et de «corrompu». «Sharon est un dictateur qui conduit le pays à la tyrannie, à la corruption et met en danger sa sécurité», a déclaré M. Netanyahu à la radio militaire. De leur côté et conscients que tout changement à la tête du gouvernement israélien aura inévitablement des répercussions sur le conflit, les responsables palestiniens suivent de près les développements politiques qui s'accélèrent en Israël. Si officiellement l'Autorité palestinienne se garde d'afficher sa préférence pour tel ou tel candidat, des responsables ne cachent pas en privé qu'ils ne verseraient pas de larmes si l'actuel Premier ministre Ariel Sharon était évincé du pouvoir. «La seule chose qui compte pour nous est de voir en Israël un gouvernement s'intéressant au processus de paix et capable de signer un traité de paix avec nous», a déclaré, mardi, le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï lors de l'inauguration d'une bibliothèque à Jéricho, en Cisjordanie. Estimant que la démission de M. Sharon du Likoud pour former un nouveau parti avait eu l'effet d'un «séisme» en Israël, il a affirmé que les derniers développements politiques en Israël suscitent beaucoup d'espoirs chez les Palestiniens. «Il est important pour nous de voir en Israël un gouvernement reflétant l'aspiration du peuple israélien à la paix», a-t-il dit.