Selon l?enquête de 2002 réalisée par le service de la prévention du ministère de la Santé et l?Institut national de la santé publique, dans les accidents domestiques causés par ingestion, les produits ménagers viennent en première position (50%), suivis des médicaments (25,2%) et des corps étrangers (20,8%). La rubrique «autres», retrouvée dans 9,8% des cas, porte sur l?ingestion d?essence, d?insecticide, de pièces de monnaie, de tabac à chiquer et de raticide. Les lésions occasionnées sont essentiellement les plaies suivies des brûlures et des contusions. «Le problème actuel concernant la santé publique est l?ingestion des produits caustiques, spécialement par les enfants. Ce sont des patients qui viennent généralement de l?intérieur et qui sont mal renseignés sur les produits toxiques qu'ils laissent à la portée des enfants», se désole le Dr Benaibouche, chirurgien du service de chirurgie générale à l?hôpital Maillot à Bab El-Oued. «Cela est dû à deux facteurs : le premier est la disponibilité des produits dans des flacons non étiquetés et le second, c?est la faute aux parents qui laissent les produits toxiques à la portée des enfants» ajoute le Dr Benaibouche. Le Dr Ali Bendjaballah, chirurgien au même hôpital, précise que ce type d?accidents «handicape l?enfant à vie avec parfois des interventions qui se répètent plusieurs fois entraînant des dégâts très importants notamment des brûlures de l??sophage, de la bouche et de l?estomac (hémorragie digestive) qui peut entraîner des sténoses (blocage et fermeture de l??sophage), l?enfant ne pourra plus manger et vomira continuellement». «Parfois, les dilatations avec l?aide de nos confrères les gastro-entérologues ne suffisent pas, alors on est obligés de les opérer à plusieurs reprises. C'est une intervention très lourde», reprend le Dr Bendjaballah. Les brûlures cutanées, pour leur part, sont dues aux liquides bouillants suivies des flammes et des solides chauds. 61,6% des accidents domestiques causés par des brûlures sont en effet dus aux liquides bouillants, suivi des flammes avec 21,2% et des solides chauds (11%). Les 5,7% restants concernent les brûlures chimiques et électriques.