Compromis n Damas accepte que cinq de ses responsables soient interrogés à Vienne, après avoir conclu un accord avec la commission Mehlis. En effet, les autorités syriennes ont affiché, hier vendredi, leur volonté de coopération dans l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Cinq responsables syriens seront, donc, interrogés à Vienne par la commission d'enquête de l?ONU. Il s?agit d?un compromis, selon le vice- ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem. Le magistrat allemand Detlev Mehlis, chef de la commission de l'ONU, l?a confirmé de son côté : «Nous sommes parvenus à un accord avec des responsables syriens pour que ces auditions se déroulent dans des bureaux de l'ONU dans la capitale autrichienne.» Cet accord intervient après des semaines de tractations. La Syrie avait proposé que les interrogatoires se tiennent au quartier général de la force de l'ONU (Fnuod), déployée sur la ligne de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël, sur le Golan, ce que Mehlis aurait refusé, selon Damas. Celui-ci avait, pour sa part, proposé d'interroger les responsables au Liban, une option rejetée par la Syrie. Les autorités de Damas vont contacter la commission d'enquête très prochainement pour fixer la date de ces interrogatoires, indique-t-on. Aucune mention n'a, en revanche, été faite de l'identité des cinq personnes impliquées dans cette affaire. La presse libanaise avait précédemment affirmé qu'il s'agissait de six officiers, à savoir Assef Chawkat, beau-frère du président syrien Bachar al-Assad et chef des services de renseignement militaire, Bahjat Soulieman, ancien chef des services de renseignement intérieur, et de Roustom Ghazalé, ancien chef des services de renseignement militaire au Liban. L'acceptation de l'interrogatoire de cinq responsables par la commission de l'ONU «n'est pas un recul, car la Syrie n'a jamais dit qu'elle ne coopérerait pas avec la commission internationale», s'est défendu le vice-ministre syrien. Ce dernier a souligné que des assurances ont été données par l'ONU et un membre important du Conseil de sécurité sur le respect de la souveraineté de la Syrie et du droit de ses ressortissants. Selon Mouallem, les cinq responsables retourneront en Syrie après la fin des interrogations. «C'est une des garanties juridiques qui nous a été donnée. M. Mehlis n'a pas la compétence d'arrêter des ressortissants syriens», a-t-il assuré.