Pour son premier match, seul, sur le banc de touche de l?Entente de Sétif face au Paradou AC jeudi dernier au stade Omar-Hamadi, Rachid Belhout découvre, abasourdi, le revers de la médaille : la réalité amère de notre football. En effet, le technicien, venu de Belgique pour aider le club de sa région natale, en a entendu des vertes et des pas mûres sans compter les jets de projectiles à l?issue de la rencontre. «Rentre chez toi !», lui lancèrent à la figure certains supporters zélés, les mêmes ou du moins de la même race que ceux qui ont agressé son prédécesseur Hadj Mansour allant jusqu?à bombarder sa maison de pierres. «Je n?ai pas de baguette magique, dira Belhout choqué par ce qu?il a vécu à Bologhine. Pour construire une équipe, il faut être patient et laisser le temps au temps. Je suis déçu par l?attitude de ces supporters qui, lorsque l?équipe gagne, l?entraîneur est bon, mais lorsqu?elle perd, il est mauvais. Drôle de culture ! Je comprends pourquoi le football est au bas de l?échelle. Après tout, le football c?est du spectacle, du plaisir et de la sérénité.» Très touché, Belhout n?hésita pas à brandir la menace de tout claquer et de repartir dans sa paisible Belgique : «Si ça continue, je préfère rentrer chez moi, car je n?ai plus rien à faire dans un football où l?on n?a pas de considération pour les gens qui travaillent et se dévouent pour leur métier.» Toutefois, Belhout notera ce point positif : l?école de football de l?Entente qu?il a découverte pour la première fois et dont il apprécie les talents qui la fréquentent et le travail mené par les techniciens sur place.