Face aux députés, M. Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, s?est attardé sur les scandales des banques qui font la Une des journaux. Le constat est dressé sur «l?absence de contrôle interne et les limites du management» ou de ce qu?on pourrait appeler la gestion des banques. Cela correspond d?ailleurs aux différents rapports de la Banque d?Algérie qui relèvent plusieurs carences dont la concentration des risques-crédit et l?absence de consultation de la centrale des risques. Mais le plus gros des problèmes reste la «mauvaise utilisation des crédits». L?octroi des crédits relève plus de considérations personnelles et d?affinités que de besoins financiers des clients. Souvent, le crédit est octroyé par téléphone à des prête-noms. Les comptes sont alimentés via des agents de la banque sans éveiller le moindre soupçon. Les montants non remboursés ou qui présentent des problèmes au remboursement sont évalués entre 3 à 4 milliards de dollars. En d?autres termes, les banques perdent de l?argent à travers des crédits non performants et elles sont automatiquement renflouées par le Trésor public. Une démarche qui entache la crédibilité des autorités monétaires et qui met un frein à toute tentative de réformes. N?est-ce pas M. Benachenhou, ex-ministre des Finances, qui disait un jour : «Le système financier est tel qu?il représente une menace pour la sécurité de l?Etat» ? Il est illusoire de s?attendre à une reprise par des partenaires étrangers tant que ces créances n?ont pas été assainies.