Les investigations de l'institution financière ont révélé 9 100 fausses domiciliations bancaires, une hausse constante du nombre de chèques en bois et plusieurs autres infractions. Parmi les mesures prises, l'interdiction de commerce extérieur pour 56 opérateurs. Le nombre de personnes interdites d'émission de chèques pour cause de présentation de chèques sans provisions a connu une hausse de 3 770 en 2003, à 5 805 en 2004, soit une augmentation de près de 54%. Le nombre de chèques est passé de 23 389 d'une valeur de 16 milliards de DA en 2003 à 31 271 d'une valeur de 18 milliards de DA en 2004. Ce qui dénote de l'intérêt des banques et des établissements financiers quant à la prise en charge et la lutte contre l'émission de chèques sans provisions ou insuffisants. C'est ce qu'a déclaré M. Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, au cours de son intervention hier à l'Assemblée nationale. La centrale des risques, relevant de la Banque d'Algérie, a, dans son bilan de l'année écoulée, indiqué que le nombre des déclarations liées aux différentes transactions, a atteint 24 816 soit une hausse de 30%. Dans le cadre du contrôle financier effectué par la Banque d'Algérie, il a été envoyé 417 lettres de rappel en 2004, de suivi et de demande d'explications et d'informations sur les divers documents aux banques contre 296 lettres en 2003. Les raisons des correspondances ont trait au retard dans l'envoi des documents à raison de 302 cas, 34 autres cas sont liés à des fautes et 42 autres sont des demandes d'informations supplémentaires. Certaines banques, relève-t-on, souffrent d'insuffisances liées entre autres, à l'inadaptation avec le système financier, à la non-maîtrise de la gestion et du contrôle interne, au retard dans les déclarations, au non-respect des règles prudentielles... L'Inspection générale a mis en œuvre un programme de contrôle sur place au sein des banques publiques et privées. Le contrôle total a touché six banques, le contrôle du commerce extérieur a concerné 9 établissements financiers. Il a été également évalué le portefeuille de 5 banques publiques. À l'issue des enquêtes, quatre banques sont actuellement sous contrôle. Par ailleurs, M. Laksaci a souligné dans son rapport les insuffisances dans les opérations d'octroi de crédits et la maîtrise de la gestion de ces derniers. En 2005, les inspecteurs de la Banque d'Algérie ont effectué quelque 55 interventions liées à des enquêtes sur place au sein des banques dans le cadre d'ouverture des guichets et de sièges de ces établissements financiers. Quatre banques sous contrôle En ce qui concerne le commerce extérieur, 31 575 dossiers ont été contrôlés. Les inspecteurs ont établi, dans ce sens, 51 procès-verbaux. Sur un autre registre, M. Laksaci a affirmé que le taux d'inflation a enregistré une baisse de 4,2 en 2004 à 2,2 durant les 9 premiers mois de l'année en cours. Il a rappelé en outre que les réserves de change ont atteint 51,7 milliards de dollars US. L'octroi de crédits a connu également une hausse de 12% durant les 9 premiers mois de l'année 2005. Lors de la séance des débats, les députés ont mis l'accent sur les scandales de détournements et de trous financiers des banques qui ont défrayé la chronique ces derniers temps. Outre la modernisation de la gestion des établissements financiers, les députés ont soulevé le problème de certaines banques qui ont accordé des crédits dépassant leur capital. Ils ont évoqué aussi la faiblesse de contrôle au sein de la Banque d'Algérie. D'autres ont relevé l'existence de quelque 10 milliards de dollars US au sein des banques alors que les investissements sont à l'arrêt. Concernant les résultats annoncés par le gouverneur de la Banque d'Algérie, un député a proposé le recours à une contre-expertise. M. Boulil, l'ex-ministre des Transports a, en reprenant les résultats du gouverneur, déclaré que les signaux sont au vert mais, en revanche, la situation sociale du pays ne s'est pas améliorée. Le pouvoir d'achat, estime-t-il, demeure faible. Badreddine K.