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Le gouverneur de la Banque d'Algérie met le cap sur le contrôle des banques Indiquant que les réserves de changes ont atteint 136 milliards de dollars à fin juillet 2008
Photo : Riad Par Smaïl Boughazi La Banque d'Algérie s'attelle actuellement à lancer une opération de contrôle externe et sur place de plusieurs banques du pays. L'annonce a été faite, hier, par le premier responsable de la Banque d'Algérie, M. Laksaci, devant les députés de l'APN. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, qui a présenté le rapport annuel sur la situation monétaire et financière de l'Algérie, n'a pas caché, au même titre, que 8 banques sont actuellement sous la loupe des experts de l'institution qu'il dirige. L'opération qui suit son cours depuis juillet dernier, selon Laksaci, concerne notamment les transferts des bénéfices et de devises à l'étranger. Sans donner plus de détails sur cette opération, le gouverneur de la Banque d'Algérie a aussi parlé du bilan de l'opération de contrôle effectuée en 2007. Laquelle opération a concerné, selon les dires du gouverneur de la Banque d'Algérie, 8 banques. Le contrôle effectué sur ces banques a concerné notamment la vérification de l'existence d'un dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Elle a été précédée, au cours du deuxième semestre de l'année 2006, d'un contrôle qui s'est basé sur l'analyse des questionnaires adressés par la commission bancaire à toutes les banques du pays. En ce qui concerne le contrôle des opérations du commerce extérieur, le gouverneur de la Banque d'Algérie a relevé que les inspecteurs de la BA ont établi 60 procès-verbaux de constatation d'infraction après l'inspection faite au niveau de trois banques privées et des banques publiques. Ainsi, 9 procès-verbaux ont été établis à l'encontre de plusieurs banques et 51 à l'encontre d'opérateurs économiques. Le gouverneur de la BA a indiqué également que, suite à une saisine du ministère du Commerce et la direction générale des impôts, la BA a décidé l'interdiction de domiciliation de 627 opérateurs économiques pour non-respect des règles en vigueur. En somme, M. Laksaci a indiqué que, depuis 2003, pas moins de 283 plaintes ont été déposées au niveau des juridictions compétentes pour infraction aux dispositions régissant la monnaie. Entre 2002 et 2007, la Banque d'Algérie a adressé, selon Laksaci, 2 558 questionnaires aux banques. Ces correspondances ont concerné le retard dans la publication des rapports financiers, le non-respect des normes, les différentes anomalies et les demandes d'informations complémentaires… L'Algérie se prémunit contre les chocs en remboursant la dette extérieure… Le gouverneur de la BA a, par ailleurs, présenté la situation financière du pays. Il a précisé, en effet, que la politique du paiement anticipé de la dette extérieure adoptée par l'Algérie a contribué à la prémunir des chocs extérieurs liés, notamment, à la réduction des financements extérieurs et au durcissement des conditions de leur octroi. Cette stratégie, expliquera-t-il, a permis «une réduction importante» de la dette publique extérieure, ce qui atteste de «la réussite de cette politique». La poursuite de la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la dette extérieure algérienne a permis une utilisation à bon escient des ressources, alors que les graves perturbations qui secouent les marchés financiers internationaux depuis 2007 ont donné lieu à un durcissement des conditions d'octroi des crédits par les banques internationales, a-t-il dit. Le montant de la dette extérieure à moyen et long terme avait atteint près de quatre milliards de dollars à la fin du mois de juillet dernier contre 4,98 milliards fin 2007 et 16,485 milliards fin 2005, a informé M. Laksaci tout en relevant une amélioration de la situation financière extérieure depuis 2000. Il expliquera, dans la foulée, que «l'augmentation actuelle du taux de change de l'euro par rapport au dollar aurait décuplé l'impact de la dette extérieure et porté préjudice au budget de l'Etat n'était le remboursement anticipé de la dette avant l'éclatement de la crise financière mondiale». Les réserves de changes ont atteint 136 milliards de dollars à fin juillet 2008 En ce qui concerne les réserves de changes, le gouverneur de la BA a indiqué qu'ils ont atteint 136,705 milliards de dollars à la fin juillet 2008 contre 110,18 milliards fin 2007. En l'espace de sept mois, les réserves de l'Algérie en devises ont augmenté de plus de 26 milliards de dollars. Cette manne financière, selon Laksaci, équivaut à la facture de cinq années d'importation de marchandises et de services selon le développement actuel du volume de nos importations. La croissance continue du niveau des réserves de changes a été sensible à la diversification, depuis 2004, des réserves nationales en devises, a encore expliqué M. Laksaci. Au sujet de l'inflation, le responsable de la BA n'a pas caché la réalité amère. La montée de l'inflation en 2008 pourrait produire un véritable «choc» quant à la stabilité des prix à moyen terme. Elle a atteint 4,4% à la fin du mois de juillet 2008, rappelle M. Laksaci. Face à cette situation, provoquée essentiellement par l'augmentation des prix des produits alimentaires importés, la BA, selon M. Laksaci, poursuit actuellement la politique de la fixation du taux de change effectif et gère rigoureusement la politique monétaire.