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Ainsi va la vie
Plus fort que la haine II (1re partie)
Publié dans Info Soir le 30 - 12 - 2005

Résumé de la première époque n Pour avoir défendu Dalila contre des agresseurs et en avoir tué un, Mourad risque la prison. Il veut l?épouser, mais ses parents la destinent à son cousin maternel. La jeune fille résiste.
Le prétexte est tout trouvé pour rejeter la demande du cousin : les études !
Elle termine bientôt sa licence, mais elle préparera un magistère et après le magistère ce sera, s?il le faut, un doctorat? Et après, eh bien, après, elle préparera une autre licence et le cycle reprendra : pas question d?épouser Rabah, par question de trahir Mourad !
Sa petite s?ur Souad, sa seule confidente, la soutient.
? Tu as raison, c?est pour toi qu?il a tué cet homme !
? Il aurait pu mourir en me défendant !
? C?est la moindre des choses de lui rester fidèle !
Mais sa mère ne va pas la lâcher. Elle va littéralement l?assaillir, lui demandant de donner une réponse à sa s?ur qui, il est vrai, ne lui laisse pas de répit.
? Tu dois donner une réponse !
? Je t?ai déjà dit, répond à chaque fois la jeune fille, que je dois continuer mes études !
Elle ne dit plus «terminer», parce que le terme approche, mais «continuer», pour faire entendre que la suite sera longue. Et à chaque fois, Baya lui dit.
? Epouse ton cousin, il te laissera continuer !
? Je dois continuer mes études ! répète Dalila
? Dis seulement oui, et ensuite nous verrons !
Elle ne répond pas, et la mère tempête, en promettant de revenir à la charge.
Dalila, à chaque dispute ? car il s?agit bien à chaque fois d?une dispute ? sait qu?elle ne tiendra pas longtemps à cette guerre d?usure que lui livre sa mère : ses nerfs finiront par craquer et elle ne sait pas ce qu?elle fera !
Et voilà que son père se met de la partie.
Jusque-là, Belkacem n?avait pas pris position, mais Dalila sait que lui aussi voudrait bien qu?elle se marie dans la famille. Il n?a pas de positions tranchées ni la verve de sa femme, mais lui, et c?est ce qui dérange le plus Dalila, il agit par la persuasion, la douceur. Et surtout, il sait se montrer patient.
? Ma fille, lui dit-il, tu as tort de rejeter la proposition de ton cousin. C?est un beau parti, le meilleur dont tu puisses rêver?
Elle veut utiliser, comme avec sa mère, l?argument des études, mais Belkacem trouve la réponse appropriée ;
? J?exigerai que tu continues, si tu le désires, tes études, ce ne sera pas ton cousin qui t?en empêchera !
A court d?arguments, Dalila lâche.
? Je vais réfléchir !
? D?accord, dit le père, nous allons te laisser jusqu?à la fin de l?année universitaire, c'est-à-dire dans trois mois. Tu nous donneras alors une réponse définitive !
Et d?ajouter avec cet air doux qui indispose toujours la jeune fille : «J?espère que la sagesse l?emportera sur la passion !»
Elle accepte. Ce que Baya n?a pas obtenu par la force, Belkacem risque de l?obtenir par la douceur ! (à suivre...)


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