Résumé de la 4e partie n Son mari, François Guesnot, que l?on croit mort, reparaît après cinq ans pour hériter. Le commissaire l?accuse d?être l?assassin de l?amant de sa femme. Ne va-t-il pas commettre la même erreur en tirant une conclusion hâtive comme avec Noémie ? Alors, vous n'avez pas hésité. Au lieu de rentrer en Amérique avec ce que vous aviez volé, vous avez attendu le temps nécessaire avant de vous manifester. En faisant cela, vous saviez parfaitement que vous couriez un grand risque, puisque Noémie vous a accusé. Mais que ne ferait-on pas pour un tel héritage ? Armand Delaunay veut se récrier, mais le commissaire l'arrête d'un geste. ? Ce risque, c'est maintenant que vous le courez, dans ce bureau. Tout dépend de la chance. Si elle est avec vous, vous êtes libre, avec les millions de Noémie, si elle est contre vous, je vous arrête pour meurtre... Le vis-à-vis du commissaire est soudain devenu très pâle malgré son bronzage. ? Quand êtes-vous arrivé en France, monsieur Delaunay ? Armand Delaunay manifeste un imperceptible soulagement. Visiblement, il s'attendait à ce genre de questions, et ses réponses sont toutes prêtes. ? Hier, au Havre. ? A quelle heure ? ? Je ne sais plus exactement... En fin de matinée. ? Par quel bateau ? ? «Le Porto Allegre». ? Bien. Je suppose que votre nom est sur la liste des passagers. Là encore, la réponse vient d'elle-même. ? C'est que... non. J'ai eu pas mal d'ennuis financiers au Brésil. Quand j'ai appris la mort de Noémie, je n'avais pas de quoi me payer la traversée. Alors, je me suis embarqué tout de même, mais comme passager clandestin. Le commissaire Guesnot a un sourire entendu : ? Pas mal imaginé. Encore une formalité et je vous libère définitivement. Il appelle le planton. ? Vous allez télégraphier au Havre et demander l'heure d'arrivée du «Porto Allegre», hier, 2 novembre. Le policier salue et disparaît... Le commissaire et son visiteur restent face à face. Il y a un long silence que le commissaire Guesnot prend plaisir à faire durer. Enfin, le planton revient, tenant dans sa main un morceau de papier. Le commissaire Guesnot le prend et ne peut réprimer un sourire. ? «Porto Allegre» dérouté Southampton cause avarie. Sera au Havre demain 4 novembre... Alors, monsieur Delaunay ? Bien entendu, l'homme ne s'avoue pas vaincu. ? Le piège est un peu grossier : vous ne trouvez pas ? ? Eh bien, nous allons attendre la confirmation officielle. D'ici là, vous ne serez pas surpris si je me vois dans l'obligation de vous faire enfermer. La confirmation officielle est venue deux jours plus tard, suivie de l'inculpation. Mais tout comme sa femme, Armand Delaunay a réussi à mettre fin à ses jours dans sa cellule. Il l'a fait d'une manière particulièrement horrible : en se fracassant le crâne contre les murs. Quand les gardiens sont entrés, il y avait de la cervelle par terre. Ainsi s'est achevée l'affaire Delaunay, qui avait eu, de bout en bout, des allures de grand guignol et qui avait baigné jusqu'à la fin dans l'horreur et dans le sang... Et dire que Noémie s'occupait de frivolités !