Résumé de la 2e partie n Le personnel soupçonne Noémie d?être à l?origine de la disparition de son mari et du meurtre de son amant. Le commissaire attend qu?elle reprenne ses esprits à l?hôpital pour l?interroger. Une semaine plus tard, le commissaire est au chevet de Noémie Delaunay dans la chambre de l'Hôtel-Dieu où elle a été transportée. La blessée est encore très pâle, mais on sent que la vie a repris le dessus. Le commissaire remarque sa stature imposante. Cette femme doit-être d'une force physique exceptionnelle et tout à fait capable de tuer un homme d'un coup de couteau. Mais il n'a pas le temps de poser de questions, elle se met à parler d'une voix précipitée. ? J'ai tout vu ! C'est mon mari ! Le commissaire Guesnot est tellement surpris qu'il a une question absurde : ? Quel mari ? ? Je n'en ai qu'un : Armand. Je vous dis que je l'ai vu ! Le commissaire a repris ses esprits. ll lisse sa moustache avec un air sceptique. ? Ainsi donc, ce serait un crime passionnel ? Noémie agite les mains nerveusement. ? Mais non. Pas du tout ! ll venait pour voler. ll était en train d'ouvrir mon coffre à bijoux quand Joseph s'est réveillé. Armand s'est jeté sur lui avec un couteau. Alors j'ai crié. ll a bondi sur moi. ll m'a frappée... C'est horrible ! François Guesnot a l'air de plus en plus sceptique. ? J'avais cru comprendre que, d'après vous, votre mari était en Amérique... Malgré sa blessure, Noémie Delaunay retrouve sa vivacité : ? Eh bien, il est rentré, voilà tout ! ? Uniquement pour vous voler ? ? Oui. Je suppose qu'il s'était ruiné. Et comme il avait gardé la clé et que je n'avais pas changé la serrure... Le commissaire Guesnot garde le silence... ? Mais enfin vous ne me croyez pas ? ? Non, madame, je ne vous crois pas. Mais je dois dire que je vous admire. J'ai rarement entendu une histoire aussi ingénieuse : elle vous innocente en même temps des deux crimes que vous avez commis... Noémie Delaunay a un cri d'indignation. ? Mais c'est monstrueux ! Le commissaire reste très calme : ? Je vais vous dire ce qui s'est passé, madame. ll y a cinq ans, vous avez tué votre mari, avec la complicité de Joseph Dumas. ll y a une semaine, vous avez décidé la mort de votre amant qui vous trompait. Vous l'égorgez pendant son sommeil et vous vous frappez ensuite avec suffisamment de gravité pour qu'on puisse croire à une agression. C'est un geste dont peu de femmes seraient capables, mais vous n'êtes pas n'importe quelle femme. ? C'est faux ! C'est un mensonge ! ? C'est la vérité et, en disant que votre mari est l'assassin de votre amant, vous vous mettez du même coup hors de cause. Malgré les protestations d'innocence de Noémie Delaunay, le commissaire Guesnot l'arrête sur-le-champ et elle est peu après inculpée non seulement du meurtre de Joseph Dumas, mais de celui d'Armand Delaunay. Le 30 septembre 1903, son état de santé le permettant, Noémie Delaunay est transférée de l'Hôtel-Dieu à la prison de la Petite Roquette... Noémie Delaunay ne passera qu'un seuI jour derrière les barreaux. Le lendemain matin, ses gardiennes la découvrent morte. Elle s'était ouvert les veines avec un morceau de verre qu'elle avait dérobé à l'hôpital. Près d'elle, un mot griffonné : «Je ne peux pas supporter cette accusation. Je suis innocente.» (à suivre...)