Intervention n Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, était, samedi, l?invitée du forum de la télévision. La ministre a dressé un bilan de l?année 2005 et a tracé les grandes lignes relatives à la culture dans ses différents aspects pour 2006. Elle a tenu à préciser que son ministère a établi, pour l?année 2006, un programme ambitieux, tout en rappelant que le gouvernement accorde davantage d?intérêt à ce secteur qui, dans les années 1990, a connu un marasme sans précédent. «Nous sortons d?une décennie éprouvante où il n?y a eu aucun investissement, notamment dans le domaine culturel», explique-t-elle, rappelant qu?à cette période, le ministère de la Culture a été dissous. Toutefois, le budget alloué au ministère reste maigre et dérisoire et ne peut, à lui seul, suffire. «Le gouvernement a accordé pour la période 2006-2009 une enveloppe budgétaire estimée à 25 milliards de dinars, soit six milliards de dinars l?année», dit-elle. Et d?ajouter : «Cette enveloppe concerne seulement le domaine des infrastructures», alors que 4,2 milliards de dinars sont consacrés à la gestion. Par ailleurs, la ministre préfère, lorsqu?elle réussira à avoir une augmentation de son budget, tabler sur l?activité culturelle afin de faire travailler les artistes. Et au sujet du statut de l?artiste, Khalida Toumi a précisé : «Il n?a jamais été question de faire de l?artiste un travailleur, un fonctionnaire.» Et de poursuivre : «Nous réfléchissons seulement à la manière de protéger les biens moraux de l?artiste et de le mettre à l?abri du besoin matériel.» L?intervenante a évoqué son projet de mettre en place un haut conseil pour l?art et la culture, dont le texte exécutif le régissant est en débat. S?agissant du bilan de 2005, Mme Toumi dira : «Le ministère a institutionnalisé 17 festivals et un ensemble de décrets régissant au plan juridique les différents domaines de la culture, ont été arrêtés pendant l?année 2005.» Et d?enchaîner : «D?autres textes, au nombre de 45, relatifs au livre, à la lecture publique, au cinéma, au patrimoine matériel et immatériel et à bien d?autres domaines de la culture seront prochainement élaborés.» «Le ministère, déclare-t-elle par ailleurs, travaille à préparer un projet de loi autour du livre qui sera présenté durant le premier semestre 2006 au gouvernement et qui sera, par la suite, soumis à l?Assemblée nationale. Même chose pour le cinéma.» A une question relative au Centre national de la cinématographie algérien, Mme Khalida Toumi explique que cet organisme deviendra une autorité avec pour rôle de réguler le marché du cinéma, assurant qu?il n?y aura plus de cinéma fonctionnaire. «Nous avons un projet qui consiste à construire deux centres chargés de conserver les négatifs et les copies des films afin que la cinémathèque algérienne retrouve sa fonction originelle, à savoir un musée du cinéma», souligne-t-elle.