Il existe un point commun à nos communes : la distance séparant les présidents d?APC de leurs administrés est plus grande qu?elle ne devrait l?être entre des citoyens et leurs représentants. Prônant l?action de proximité et la débureaucratisation lors de leurs campagnes électorales, tous nos élus oublient leurs engagements dès qu?ils sont de l?autre côté de la barrière. Dans la relation entre administrateurs et administrés, intervient sans conteste la déception de ces derniers dont les attentes sont rarement satisfaites et la frustration plus grande à chaque promesse non tenue. Beaucoup de personnes interrogées au cours de notre travail d?investigation se déclarent insatisfaites des actions accomplies par leurs dirigeants communaux. La plupart des personnes interviewées ne souhaitent pas, par ailleurs, voir leur P/APC actuel se représenter à un nouveau mandat. Il va sans dire que les ressources humaines et financières constituent un élément clé pour la bonne marche des communes. Malheureusement, c?est ce qui leur manque le plus. Les ressources humaines étant tributaires de celles financières, comme le signale le P/APC de Sidi M?hamed, Mokhtar Bourouina : «Sans cette ressource humaine, il est difficile d?atteindre nos objectifs et les maigres conditions de travail font fuir les compétences des collectivités locales.» Autre indicateur inquiétant, le statut précaire des P/APC en Algérie, ainsi que l?environnement juridique et plus précisément les prérogatives qui lui sont dévolues et qui sont, selon de nombreux observateurs, à l?origine des blocages que vivent actuellement nos APC.