Quel est le point commun entre un motard tatoué, renfrogné, aux cheveux en bataille, et une femme maquillée achetant ses chaussures en robe d'été ? Harry Potter. Le jeune magicien part à la conquête des 18-35 ans sans enfants, par la voie d'une campagne de publicité qui assure que «nous avons tous nos raisons» d'apprécier ces aventures. Car, à en croire la maison d'édition américaine Scholastic, «il y en a même pour les durs dans Harry Potter. On les (bad guys) appelle les mangeurs de morts». Voilà pourquoi même les motards pensent qu'Harry Potter vaut le détour. «Et puis il y a aussi des choses plutôt mode dans Harry Potter : des capes d'invisibilité, par exemple, la seule tenue qui aille avec toute la garde-robe féminine»... Ces encarts publicitaires mettant en scène motards, jeunes femmes à la mode, skaters ou téléphages apparaîtront dans plusieurs magazines comme Rolling Stone ou US Weekly le mois prochain. «Nous devions être originaux en touchant des lecteurs qui n'auraient pas eu l'idée d'acheter un livre d'Harry Potter à moins qu'on ne le leur mette entre les mains», a expliqué Barbara Marcus, présidente de la maison d'édition pour enfants. L'image d'Harry Potter devrait en être quelque peu changée, mais les couvertures des cinq tomes seront les mêmes car «elles sont très réussies», estime Mme Marcus. D'ailleurs, 43% des livres relatant les aventures d'Harry Potter sont déjà achetés par des adultes, selon une étude réalisée en 2000. Chez les concurrents, on se montre beau joueur et l'on salue l'idée novatrice de la campagne. «C'est très amusant et plein d'esprit», a commenté Lisa Holton, vice-présidente des éditions Disney pour enfants.