Priorités n Les victimes des événements du «printemps noir» de Tizi Ouzou ont désigné leurs représentants au sein de la commission de wilaya chargée de la reconnaissance de la qualité de victime et du traitement des dossiers d?indemnisation. Rahab Khellaf parent de victime, délégué et Youcef Itouche, blessé, également délégué, ont été choisis pour siéger au sein de ladite commission composée du procureur général, des directeurs de wilaya de la Cnas, de l?action sociale, de la santé et de la population et de l?administration locale, du contrôleur financier et du trésorier de la wilaya. Belaïd Abrika, porte-parole des ârchs pour la mise en ?uvre de la plateforme d?El Kseur, a rappelé, durant la rencontre, les dispositions du décret présidentiel n° 05-272 du 31 juillet 2005 complétant et modifiant celui du 7 avril 2002. Il s?agit, entre autres, d?un capital décès global de 2 400 000 DA accordés aux ayants droit des victimes décédées n?ayant pas laissé d?enfants à charge, et d?une pension mensuelle dont le montant varie entre 5 000 et 15 000 DA, selon la gravité de la blessure. Pour les blessés souffrant d?une incapacité totale permanente qui les oblige à recourir à l?assistance d?une tierce personne, le montant de la rente reste majoré de 40 %. Belaïd Abrika a rappelé qu?une réparation morale est aussi prévue et consiste en le jugement des auteurs des assassinats par les tribunaux civils. Il déplorera le retard mis dans l?application de cette revendication. «Nous attendons que l?Etat donne les directives nécessaires pour la réouverture des dossiers et l?ouverture de l?instruction par les tribunaux civils», dira-t-il. Par ailleurs, il invitera les délégués et les membres de la commission de wilaya à faire preuve de vigilance et de rigueur dans le traitement des dossiers afin d?éviter que de fausses victimes bénéficient du statut et de l?indemnisation prévus par ledit décret. Ahmed Ammour, membre de la commission de la Cadc, chargé du suivi des victimes du «Printemps noir» nous informe qu?au moins mille dossiers de blessés et quarante autres de parents de victimes décédées ont été déposés au niveau de la commission de wilaya. Notre interlocuteur lance un appel aux familles des blessés qui se trouvent actuellement en France pour des soins, de se rapprocher du Mouvement pour déposer les dossiers des concernés et ce, avant l?expiration du délai, soit avant le 31 juillet 2006. «L?Association des blessés de France a recensé 25 cas de blessés par balles», nous dit Ahmed Ammour. Celui-ci nous explique qu?une commission médicale nationale relevant du ministère de la Santé est chargée de statuer sur les cas des blessés à envoyer à l?étranger ou à prendre en charge dans les hôpitaux d?Alger lorsque les soins nécessaires ne peuvent être prodigués au CHU de Tizi Ouzou. Notons enfin qu?outre la réparation matérielle, le décret du 31 juillet 2005 reconnaît aux victimes le statut de «victimes des événements ayant accompagné le parachèvement de l?identité nationale et de la promotion de la citoyenneté».