Après plusieurs reports, la rencontre des délégués de la CADC avec les parents des martyrs et des blessés du Printemps noir et des membres du collectif des avocats se tiendra finalement aujourd'hui au Centre culturel de Tizi Rached, à partir de 10h. Si les services de la wilaya de Tizi Ouzou ont annoncé que de nombreux parents de victimes et blessés ont non seulement déposé leurs dossiers, mais encore qu'ils ont été indemnisés, les délégués du mouvement citoyen, eux, sont convaincus du caractère infondé de ces “révélations” qu'ils qualifient de énième manœuvre du pouvoir, visant à détacher les parents des victimes du mouvement citoyen. La rencontre d'aujourd'hui sera donc l'occasion pour les parents des martyrs et les blessés des évènements tragiques du Printemps noir de débattre d'autres préoccupations telle la prorogation des délais du dépôt des dossiers d'indemnisation. Par ailleurs, d'autres points seront au menu des débats lors de cette réunion, à l'exemple de la situation engendrée suite aux non-lieux opposés aux plaintes contre X déposées par le collectif des avocats après les assassinats et les exactions commis en Kabylie lors des évènements sanglants du Printemps noir. Les plaintes sont nombreuses, environ 500, et la commission des finances de la CADC a été chargée de trouver les moyens de régler les frais qui seront engendrés par les nombreux pourvois en cassation déjà déposés ou en voie de l'être auprès de la Cour suprême. Un vrai problème financier s'est posé car, selon la nouvelle loi de finances, chaque pourvoi en cassation nécessite 3 500 DA de frais et non 1 000 DA, comme cela se faisait auparavant. Faut-il continuer la procédure et aller jusqu'au bout en saisissant la Cour suprême, ultime recours de la procédure enclenchée il y a plus d'une année par les membres du collectif des avocats du Printemps noir ? Faut-il reformuler les termes des plaintes en spécifiant le corps de la gendarmerie comme auteur des assassinats et blessures et non pas X ? Ce sont autant de questions que les membres du collectif des avocats du Printemps noir poseront aujourd'hui et auxquelles les parents des martyrs et les blessés ainsi que les délégués de la CADC devront apporter des réponses claires et précises. Enfin, les parents des martyrs et les blessés du Printemps noir devront se pencher sur une action à mener en faveur des délégués otages du pouvoir, incarcérés dans les geôles des différentes maisons d'arrêt ou se contenter d'une déclaration commune, à travers laquelle il sera exigé la libération des détenus du mouvement citoyen mais également le jugement des assassins de leurs enfants. K. S.