Souvenirs n L?exposition se veut évocatrice tout en privilégiant l?aspect affectif de l?artiste. La communication et la rencontre des générations constituent le point focal des ?uvres de Zineb Sedira, qui a choisi comme supports la vidéo et la photographie lors de l'exposition qui se tient à la galerie Esma de Riad el-Feth. Intitulée «Meeting point» (Point de rencontre), l?exposition comprend trois séries. Dans la première partie de cette exposition, l'artiste, une Algérienne née en France et vivant en Grande-Bretagne, engage une réflexion sur la langue et la communication tout en mettant en exergue l'importance du rapport affectif très fort liant la fille, la mère, la grand-mère et le grand-père. Constituée d'images vidéo et de photographies de famille, cette exposition est un triptyque mettant en scène trois générations de femmes, chacune parlant sa langue maternelle à l'autre. La mère de l'artiste parle l'arabe et un peu le français, sa fille un peu l'arabe, le français et l'anglais, alors que la petite-fille uniquement l'anglais. Mères et filles se comprennent parfaitement, cependant la grand-mère et la petite-fille essayent de communiquer par le regard et le sourire. «Zineb Sedira évoque les thèmes de représentation, de la famille, d'histoire orale, de langue et de traduction ainsi que la mémoire», a indiqué Mustapha Ourif, galeriste et commissaire de cette exposition qui évoque la transmission orale des histoires familiales par les femmes, une tradition entretenant les liens et définissant une identité. Le deuxième volet de cette rencontre culturelle, réalisé sur un support papier (photographie) est, quant à lui, axé sur trois sujets intitulés «La maison de ma mère», «La terre de mon père» et «Traces d'un passé récent et présent». «La maison de ma mère» évoque l'univers douillet de la mère de l'artiste constitué d'articles en broderie traditionnelle (napperons, rideaux), immortalisé à travers des images empreintes d'une grande sensibilité et de poésie. Dans la deuxième série, Zineb Sedira décrit son père, la maison où il est né, ainsi que le jardin familial situé dans un village de la wilaya de Sétif, tout en exprimant, dans ses ?uvres d'une grande symbolique, «l'attachement viscéral», selon son expression, à la terre des aïeux. Dans la dernière partie de cette collection, réalisée en 2003 lors d'un de ses voyages en Algérie, la photographe revisite les vestiges romains du pays, notamment les mosaïques de Tipasa et de Cherchell. Cette exposition est ouverte au public jusqu'au 24 février prochain.