Nous y revoilà encore une fois, une fois de plus. Une larme au coin de l'œil, l'objectif du photographe revient sur de multiples clichés. Ceux de la mère, de la fille, du père, de la maison qui semble avoir vu naître les parents de Zineb Sedira, vivant en Angleterre, quelque part dans la campagne des hautes plaines de Sétif. La mémoire que l'on veut toujours revisité, des interrogations que l'on pose et l'on se pose à soi même sur l'histoire de ce pays, l'Algérie. Sujet de prédilection de bien de nostalgies. Dans la partie vidéo, qui se tient à la galerie Isma de Riadh El Feth, des écrans font défiler une discussion entre l'aïeule et sa petite-fille. Mais Mother, Father and I, tel en est l'intitulé de cette partie vidéo de l'expo, aucun son n'est proposé au visiteur. Seuls un visage d'une femme et celui d'une jeune fille sont montrés alors qu'elles entretiennent une conversation au sujet de, paraîtrait-il, de la guerre d'Algérie. Les photos, de leur côté, montrent plusieurs choses. Des fenêtres avec rideaux comme pour signifier le bonheur de vivre dans un foyer douillet. Puis, (sont-ce les mêmes ?) ce sont des maisons détruites qui s'offrent au regard. Des demeures auxquelles il ne reste rien qu'un pan de mur ou une courette. Résultat de la guerre de Libération, dont la petit-fille questionne sa grand-mère, ou bien est-ce celui des années du terrorisme islamiste ? Ce ne sont pas les photos du père ou celles des grandes plaines porteuses de richesses qui y apporteront une réponse. Même si ces photographies sont exposées sous le thème “Terre de mon père”. Mais qu'importe. Plus d'apporter une réflexion au public algérien, cette exposition semble plus répondre au souci de l'auteur de se situer elle-même. Entre l'Algérie, la France et l'Angleterre. SAMIR BENMALEK “Meeting Point”, exposition de Zineb Sedira avec la collaboration du Centre culturel français. Galerie Isma. Riadh El Feth.Visible tous les jours jusqu'au 23 février.