Résumé de la 3e partie n Encore jeune, Abdelkader se signale par son courage, sa vigueur et son érudition. C?est également un bel homme aux traits fins. Le 5 juillet 1830, les Français, débarqués depuis quelques jours sur la côte algérienne, s?emparent d?Alger qu?ils mettent à sac. La Régence tombée et les Turcs partis, la route est ouverte à l?armée coloniale qui ne va pas se contenter de cette ville, objet, depuis longtemps, de la convoitise des Européens. Ces agressions sont suivies de pillage et les populations, livrées à elles-mêmes, sont en proie au plus grand désarroi. Des souverains étrangers, profitant de l?anarchie qui règne, tentent de prendre pied au pays. Le sultan du Maroc, Abderrahmane, veut s?implanter à Tlemcen ; le bey de Tunis cherche, avec la complicité des Français, à installer un bey tunisien à Oran, mais tous échouent : les Français veulent le pays, tout le pays, à eux. Après avoir occupé Mers el-Kébir, ils s?emparent d?Oran en 1831. Cette prise a un effet de choc sur les populations, qui voient dans cette invasion un signe de la fin des temps. Une grande anarchie s?ensuit, les brigands infestent les routes, s?attaquant aux habitants qui fuient devant l?avancée des Français. Les tribus de Mascara et ses environs, elles, ne cèdent pas à la panique. Ayant compris qu?elles ne peuvent mener, dans la désunion, le combat contre l?envahisseur, elles décident de se donner un chef. C?est tout naturellement que le choix se porte sur el-hadj Mohieddine, le père d?Abdelkader, dont l?autorité morale et spirituelle sont grandes dans la région. Mais Mohieddine, dans sa modestie, refuse la responsabilité qu?on veut lui confier, expliquant qu?il ne réunit pas les conditions nécessaires pour assumer une charge aussi élevée, mais il accepte d?accompagner les hommes au combat. Un combat que va diriger son fils, Abdelkader. Celui-ci va s?illustrer dans l?attaque du fort Philippe, une citadelle bien défendue que les Français avaient dressée au sud de la ville. Abdelkader, voulant harceler l?ennemi, a fait descendre dans les fossés de nombreux fantassins, chargés de tenir sous leur feu les Français. Ces derniers répondent par des coups de canon si puissants qu?ils effrayeraient les soldats les mieux préparés. Mais Abdelkader ne laisse pas la peur s?installer dans son camp : monté sur son cheval, il va d?un groupe à un autre, encourageant ses soldats à résister. Voilà qu?au plus fort de l?attaque, on vient lui annoncer que dans le fossé, on manque de munitions. «Eh bien, dit-il, qu?on aille ravitailler les soldats en balles ! ? Hélas, lui répond-on, personne n?ose s?y rendre par peur du feu nourri des Français ! ? Vous n?êtes que des poltrons !» dit le jeune homme. Il fait mettre les balles dans un drap, le noue et se lance au galop, en direction du fossé, s?exposant aux balles et aux boulets des Français. Il parvient jusqu?au fossé, remet les balles à ses hommes et repart sans avoir été égratigné. Cet exploit renforce sa popularité. On admire son courage, mais aussi sa chance extraordinaire. Tout le monde est persuadé que ce jeune homme a la baraka et qu?il est protégé de Dieu? (à suivre...)