Résumé de la 2e partie Après avoir remis les choses au point avec son mari en se révoltant, Saïda entreprit de s?imposer et de se faire respecter par le voisinage. Elle y arriva. Chose étrange, jamais son mari ne se trouvait mêlé à ses bagarres, bien qu?il continuât à régner en maître dans sa maison. Mais un maître pacifique. C?était, en fait, une mère poule qui couvait ses enfants avec le plus grand amour. Une sorte de «mama» qui était capable de toutes les prouesses pour ses enfants. Un matin, alors que sa petite fille Nadia, âgée de 6 ans, était au lit avec une forte grippe et de la fièvre, Saïda, après l?avoir soignée, lui dit : «Reste bien sage dans ton lit, je descends faire les courses pour le repas de midi. Je reviens dans une minute.» Elle l?embrassa, la borda et descendit en vitesse chez l?épicier, remplit deux sacs de provisions à la hâte, et monta dans l?ascenseur, morte d?inquiétude pour sa petite Nadia. Dans sa précipitation, elle pressa sur le bouton du 6e étage et, arrivée sur le palier, elle courut chez elle, ou plutôt dans l?appartement de son voisin qu?elle avait pris pour le sien. Elle trouva la porte entrouverte et elle fit irruption dans le vestibule. Elle trouva son voisin entouré d?amis venus lui rendre visite. Surpris, ils la regardèrent lâcher brusquement ses sacs, s?asseoir par terre et se mettre à hurler : «Nadia ! Nadia !». Elle s?arrachait les cheveux, se lacérait le visage, se tapait sur les cuisses, éperdue de douleur. On se précipita pour la consoler. En fait, la pauvre femme, qui pensait être chez elle, croyait son enfant mort et prenait le vrai propriétaire et ses amis pour des voisins, venus chez elle, lui porter secours? Il fallut un long moment pour dissiper le malentendu, et reprenant ses paniers, elle sortit de chez son voisin, en se confondant en excuses, les yeux rouges, les joues en sang? Elle était ainsi faite, Saïda : totale dans ses amours, dans ses amitiés, dans ses bêtises. Elle paraissait en parfaite santé, mais ne cessait de se plaindre de maux divers, par habitude peut-être. Elle n?allait en consultation chez le médecin qu?après avoir «amassé» toute sorte de maux, imaginaires ou réels, on ne l?a jamais su. Alors, elle déroutait le médecin par ses plaintes, si nombreuses, qu?il lui était difficile d?établir un diagnostic correct. Saïda adorait les voyages. Outre l?Algérie et de nombreuses villes de France, elle alla en Espagne et en Allemagne. Elle alla même à Rome. Mais là, elle faillit avoir de sérieux problèmes. Elle approchait de la cinquantaine à l?époque et son physique n?avait pas changé, sauf ses cheveux peut-être qu?elle teignait en roux pour cacher ses mèches blanches. Elle avait toujours une coupe au carré, volumineuse car ses cheveux étaient très frisés et fins. Elle portait toujours des vêtements aux couleurs vives, du rose surtout, qu?elle affectionnait particulièrement. Mais elle était toujours très belle. Elle se rendit donc à Rome avec un de ses oncles, un homme un peu distrait, son préféré. Lui, pour ses affaires et elle, pour «voir du pays». (à suivre...)