Résumé de la 1re partie n Moins de 24 heures après la disparition de sa femme, Santiago Molinos donne l?alerte. Une fois seul chez lui, il prend un malin plaisir à se prélasser au salon, en l?absence de la vigilante Fermina. 21 juin 1971. Il y a trois mois que Fermina Molinos a disparu et, malgré tous les efforts de la police qui, cette fois, a pris l?affaire très au sérieux, il n?y a pas le moindre indice. L?affaire est d?autant plus préoccupante que c?est la quatrième disparition de femme brune de grande taille à Barcelone depuis le début de l'année. On parle d'un mystérieux sadique qui, après avoir tué ses victimes, irait jeter leur corps très loin en mer. Plusieurs témoignages de pêcheurs sont troublants. Pour l'instant, Santiago Molinos reçoit une cliente dans son cabinet. La pièce est dans un désordre indescriptible : des livres, des vêtements, des papiers de toutes sortes traînent par terre. Un énorme cendrier déborde de cigarettes. Santiago Molinos désigne un pouf à sa visiteuse : «Cela ne vous dérange pas de vous asseoir ici, mademoiselle Valdes ?» Carmen Valdes, vingt-cinq ans, est une blonde ravissante habillée d'une manière très moderne. Elle a un sourire amusé : «Non, pas du tout...Vous savez, j'adore le désordre qu'il y a chez vous. C'est à cela qu'on reconnaît les vrais artistes.» Débordant intérieurement de plaisir, Santiago apporte à la jeune fille un plan qu'il déplie devant elle. Carmen Valdes, fille d'un banquier de la ville, se fait construire une villa sur la Costa Brava avec l?argent que son riche papa a mis à sa disposition. Carmen applaudit avec enthousiasme en prenant connaissance du travail de l'architecte : «Comme c'est joli ! Quel talent vous avez !» Dans son excitation, elle fait tomber sur le tapis la cendre de la cigarette qu'elle tenait en main. Elle a l?air confus : «Oh pardon ! Je suis désolée.» Santiago a un large sourire : «Allons donc ! Cela n'a aucune importance...» 20 juillet 1971. La police est de plus en plus inquiète au sujet de Fermina Molinos dont elle n'a aucune nouvelle depuis quatre mois. Santiago, de son côté, manifeste assez peu d'intérêt pour les résultats de l'enquête. Il faut dire qu'il a d'autres préoccupations. Une idylle s'est nouée entre Carmen et lui. Une idylle en tout bien tout honneur car Carmen, issue de la grande bourgeoisie de Barcelone, a des principes. Aussi, ce soir-là, il se décide à lui proposer le mariage. Et la réponse de Carmen est la plus désespérante qu?on puisse l?imaginer : «J'aurais dit oui si tu n'étais pas marié... ? Mais Fermina a disparu. Elle ne reviendra jamais ! ? Peut-être. En attendant, tu n'es pas veuf.» Santiago sent le monde se dérober sous lui. Jamais il avait vraiment pensé que Carmen consentirait à l'épouser. Et voilà qu'elle est d'accord et que ce n'est pas possible ! Il demande d'une voix brisée : «Mais combien de temps faudra-t-il attendre ?» Carmen Valdes a un soupir : «Je me suis renseignée. Si l'on ne retrouve pas son corps, dix ans. C'est la loi.» Santiago Molinos a un mouvement de révolte. Il saisit Carmen par le bras et l'attire contre lui : «Nous ne pouvons pas attendre dix ans !» Elle se dégage avec douceur mais fermeté : «Je regrette, Santiago. Je ne peux pas. Il faudrait que je rompe avec ma famille. C'est au-dessus de mes forces.» Elle hésite un instant et puis déclare d'une voix subitement altérée : «Je crois qu'il vaut mieux ne plus nous voir. Nous nous ferions trop de mal.» Santiago tente en vain de retenir Carmen... (à suivre...)