Résumé de la 1re partie Tout commence en 1983, à l'usine de N. Sylvana E., une Portugaise, une beauté de trente ans, est engagée comme ouvrière. François a le réflexe de se dominer et elle ne se rend pas compte du choc qu'elle vient de lui causer. Pour lui, c'est le monde qui s'écroule. Il comprend brutalement qu'il n'a jamais compté pour elle, que seuls son mari, sa famille et son pays avaient de l'importance. Il comprend, surtout, qu'il va la perdre. Et cela, il ne le veut pas, car il est, plus que jamais, fou d'elle ! Il n'hésite pas. Dès le lendemain à l'aube, il passe à l'action. Un peu avant 4 heures du matin, il gare silencieusement sa voiture à proximité de la HLM de Sylvana et de son mari. C'est l'heure où Joachim, qui commence très tôt, se rend à son travail. François se dissimule derrière un muret et attend son rival. Ce dernier arrive peu après, sans méfiance. Il le laisse passer et l'attaque dans le dos. Le Portugais, totalement surpris, est incapable de se défendre et, à cette heure matinale, il n'y a eu aucun témoin... Le soir, en rentrant de son travail, Sylvana découvre que son mari a disparu et elle est folle d'angoisse. D'autant qu'elle apprend qu'il ne s'est pas rendu à son usine, à 4 heures du matin. Elle alerte les services de police, les hôpitaux, en vain : il n'y a aucune trace d'accident concernant un homme correspondant à son signalement. Bien entendu, elle a prévenu François, qui l'assiste dans cette épreuve. Il découvre alors vraiment toute l'étendue de l'amour de Sylvana pour son mari. Elle est désespérée, elle gémit, elle pleure. Lorsqu'il tente de suggérer qu'il pourrait ne pas s'agir d'un accident, mais d'une fugue, elle explose : «Tais-toi ! Jamais Joachim n'aurait fait cela ! C'est un type formidable.» Et, au bout de trois jours, le 9 juin, elle se rend au commissariat pour signaler la disparition de son mari. Une recherche dans l'intérêt des familles est entreprise. Les policiers trouvent quelque peu étrange cette fugue d'un homme qu'on décrit comme calme et tranquille et qui, en outre, venait juste d'obtenir l'aide au retour. Plus surprenant encore, il n'a emporté avec lui ni argent ni bagage... Mais, en l'absence de tout élément nouveau, l'enquête ne donne rien... Les mois passent. François, qui s'empresse toujours auprès de Sylvana, constate, avec un déplaisir croissant, qu'elle n'oublie pas son mari, bien au contraire. Depuis qu'il a disparu, elle n'a plus goût à rien. C'est à peine si elle fait attention à lui. Et brusquement, en novembre 1989, c'est le coup de théâtre. Sylvana déclare de but en blanc à son amant : «Je m'en vais. Je retourne au Portugal ! ? Mais pour retrouver qui ? Joachim n'est plus là. ? Je vais auprès des miens. Chez nous, la place des veuves est dans la famille.» Pour François, c'est le monde qui s'écroule une nouvelle fois. Pour rien ! Il est devenu meurtrier pour rien ! Il se retrouve exactement dans la situation du mois de juin dernier : Sylvana va le quitter ! Il tente d'argumenter : «Qui te dit qu'il est mort ? Il est peut-être vivant, quelque part. Il a refait sa vie... ? Impossible. Joachim n'aurait jamais fait ça !» Et il a beau insister, il n'arrive pas à faire changer Sylvana d'avis. Alors, il ne reste plus qu'une solution : il va de nouveau passer à l'action. Il sait qu'au domicile de Sylvana, il y a des lettres de Joachim, qu'elle a pieusement conservées. Il s'empare de l'une d'elles, afin de parvenir à imiter l'écriture. C'est ainsi que, peu après, Sylvana reçoit un message de son mari : «Je suis heureux. Ne cherche pas à me retrouver.» Cette fois, Sylvana est ébranlée. (à suivre...)