Résumé de la 3e partie n Molinos a commis un crime crapuleux pour retrouver la joie de vivre. La victime est une prostituée dont la ressemblance avec sa femme Fermina est troublante. Qui dit que, cette fois-ci, le crime ne paye pas ? Santiago Molinos n'a pas cette chance. Deux jours plus tard, seulement, on sonne à sa porte. C'est le commissaire Barga, celui qui est chargé de l'enquête sur la disparition de Fermina. «J'ai tenu à venir moi-même, monsieur Molinos. J'ai des nouvelles de votre femme de... très mauvaises nouvelles...» Santiago prend une mine de circonstance : «J'ai compris. Je vous suis.» Dans la voiture du commissaire, sur le chemin de la morgue, Santiago Molinos réfléchit intensément. Un corps qui n'a séjourné que deux jours dans l'eau ne pourra jamais passer pour celui de sa femme. Tout est fichu. Il a tué pour rien... Mais non, après tout ! Fermina a bien pu disparaître il y a six mois et n'être tuée que l'avant-veille. Entre-temps, elle aura été séquestrée par un sadique. Cela se tient parfaitement ! Et quelques minutes plus tard, lorsque l'employé de la morgue soulève le drap, Santiago s'écrie sans hésitation, d?une voix tragique : «C'est elle !» La voix du commissaire Barga, dans son dos est parfaitement naturelle, comme s'il posait une question indifférente : «Pourquoi avez-vous tué votre femme, monsieur Molinos ?» Santiago est trop ahuri pour répondre quoi que ce soit. Le commissaire poursuit : «Vous n'avez pas de chance, monsieur Molinos : il y avait un couple d'amoureux, cette nuit-là, près du promontoire. lIs ne vous ont pas vu jeter le corps, mais ils ont trouvé votre voiture suspecte et ils ont noté le numéro. Alors, Molinos, pourquoi avez-vous tué votre femme et qu'en avez-vous fait pendant six mois ? Vous l'avez séquestrée ?...» Deux mois plus tard, Santiago Molinos, inculpé du meurtre de Casilda Marti, prostituée de Barcelone, voit le commissaire Barga entrer dans sa cellule. «Suivez-moi, Molinos. ? Où m'emmenez-vous ? ? Vous verrez bien...» Dans les rues de Barcelone, à bord de la voiture de police, menottes aux poignets, Santiago ne comprend rien. Ou plutôt, il ne veut pas comprendre... Ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible ! Si, c'est possible. Si, c'est vrai ! La voiture de police prend la direction de la morgue, s'arrête. Santiago est extrait sans ménagement, conduit dans la même pièce que la première fois, l'employé ouvre un tiroir, soulève un drap... Le visage, affreusement défiguré par huit mois de séjour sous l'eau, n'est plus reconnaissable, mais la robe bleue à fleurs, l'alliance, il n'y a pas de doute... Si le corps de Fermina avait été découvert deux mois plus tôt, le bonheur était à lui. Maintenant, il est un criminel, il va passer en jugement, il va être exécuté, peut-être. Alors, bien sûr, elle peut reparaître, pour le narguer, pour que son anéantissement soit complet ! Le commissaire Barga pose la question : «C'est elle ?» Santiago Molinos reste quelques instants silencieux et dit doucement : «Elle l'a fait exprès.»