Quand les musulmans arriveront, ils ne trouveront qu?une cité ruinée et les grands géographes comme Ibn Khuradadhbih, ne la citent pas et quand El-Bekri le fera, ce sera pour parler de ruines. La région d?Alger était alors occupée par une tribu berbère sanhadjienne, les Banû Mezghena (d?où l?ancien nom de la ville, Djaza?ïr Banû Mezghana), à laquelle succédera une autre tribu berbère, les Beni Mellikèche. C?est le prince ziride Bologgin Ibn Ziri, qui va donner, à la fin du Xe siècle, sa chance à Alger, en fondant, sur l?ancien site, une ville nouvelle. Bologgin disposait déjà d?une capitale, Achir, dans le massif du Titteri, mais sans doute voulait-il, pour son royaume, un débouché sur la mer. C?est à cette époque qu?Alger prend le nom d?Al-Djazâ?îr (les îlots), par référence aux îlots qui l?entouraient alors. Avec les Zirides, Alger devient une ville prospère où, selon le géographe arabe Ibn al-Hawqal, le commerce et l?agriculture étaient florissants : «Alger, écrit-il, produisait de telles quantités de miel, de beurre et de figues qu?elle en exportait une bonne partie !» Concurrencée par Béjaïa, devenue la capitale des Hammadites, Alger connaît un certain déclin, puis l?arrivée d?Andalous chassés d?Espagne va l?aider à retrouver progressivement une place, au plan économique comme au plan intellectuel. A partir du XVe siècle, la ville est gouvernée par la tribu des Tha?aliba venue des Issers, et dont est issu le saint patron de la ville, Sidi Abd al-Rahman al-Ta?alibi.