Le Camerounais Samuel Eto'o n'est qu'à trois unités du record de buts en phases finales de Coupe d'Afrique des nations de football, avec les cinq déjà marqués lors de l'édition 2006 en Egypte et les six claqués lors des précédentes CAN, mais il boude désormais les médias. Il a suffi d'un article, d'un seul, pour que Samuel Eto'o craque. Lors du dernier entraînement des Lions indomptables ouvert à la presse jeudi, trois jours avant le quart de finale face à la Côte d'Ivoire, le meilleur buteur de la CAN, n'a pas pu masquer sa colère. «ça sert à quoi que je parle si ensuite vous changez les mots ?», a-t-il lâché, très énervé, zigzaguant entre les journalistes qui tentaient désespérément de lui arracher quelques précieuses phrases, en les évitant du regard. «Maintenant, vous arrêtez de me harceler», a-t-il lancé aux audacieux qui avaient feint de rien entendre, avant de partir. Une scène qui ne va rien arranger à la réputation d'un joueur, qui, depuis quelque temps, est étiqueté «star capricieuse». «Je suis venu ici pour gagner la CAN, pas pour être le meilleur buteur», avait déclaré Eto'o après le match face à l'Angola. Une phrase de circonstance, car l'avant-centre aurait très bien pu ne pas jouer face à la RD du Congo ? contre qui il a marqué ?, le Cameroun étant déjà qualifié. Eto'o vise sans doute plus encore. Le Camerounais, qui, avait déjà 6 buts à son compteur en CAN avant de se présenter en Egypte, n'est en effet plus qu'à 3 buts d'un record qui date de 26 ans. Un temps où l'Ivoirien Laurent Pokou avait inscrit 14 buts lors des deux éditions de 1968 et 1970. Un autre record lui tend les bras : celui du plus grand nombre de buts marqués en une seule édition : en 1974, Mulumba Ndiaye, de l'ex-Zaïre, en avait inscrit 9. D'une régularité impressionnante, Eto'o, qui a marqué à chacune de ses sorties lors des trois matches du premier tour, est encore dans les temps.