Position n Les avocats de Moussaoui tenteront de prouver qu?il est atteint de schizophrénie pour lui épargner la peine de mort. Le premier procès aux Etats-Unis en lien direct avec les attentats du 11 septembre 2001 s'ouvrira lundi, plus de quatre ans après, avec le début de la sélection des jurés chargés de décider du sort du Français Zacarias Moussaoui, seul prévenu à ce jour. Toute la journée, 500 personnes tirées au sort sur les listes électorales de l'Etat de Virginie, où se trouve le tribunal, y seront convoquées pour remplir un questionnaire d'une quarantaine de pages. De leurs réponses neutres ou non dépendra en partie leur sélection pour le premier procès américain lié aux attaques du 11 septembre. Avant de leur faire remplir ce questionnaire, la juge Leonie Brinkema en charge de l'affaire depuis l'inculpation en décembre 2001 de Moussaoui leur expliquerait que Moussaoui, né le 30 mai 1968 à Saint-Jean-de-Luz, dans le sud-ouest de la France, a été interpellé le 16 août 2001 dans l'Etat du Minnesota (nord) alors qu'il prenait des cours de pilotage. Moussaoui, qui a toujours nié avoir participé aux attentats qui ont tué plus de 3 000 personne presque un mois plus tard, a admis, selon la juge, le 22 avril 2005, sa complicité avec les pirates de l'air. Avec cet aveu, que sa défense avait tenté par tous les moyens de combattre, Moussaoui a limité le procès à la question de savoir s'il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, sans libération possible, ou à la peine de mort. L?accusation estime qu?il mérite la peine de mort car «il savait et a menti pour permettre à ses frères d'Al-Qaîda de poursuivre l'opération». Avant même de répondre à cette question, les jurés potentiels seront entourés, dès lundi, de toutes sortes de précautions pour préserver leur anonymat et leur sécurité : toute photographie ou dessin permettant de les identifier a été proscrit par le tribunal. Après avoir rempli le questionnaire, ils devront revenir, à partir du 15 février, pour être interrogés et, pour certains, récusés par les avocats ou l'accusation. Les débats doivent commencer le 6 mars en présence des 12 jurés retenus, avec une première phase à l'issue de laquelle ils décideront s'il est «passible» de la peine de mort et, en cas de réponse positive, une deuxième où ils détermineront s'ils lui imposent ou non la peine capitale. Durant ces deux phases des témoins et experts se succéderont à la barre, pour l'accusation et la défense. Les avocats de Moussaoui ont d'ores et déjà annoncé qu'ils tenteront de prouver que le gouvernement en savait plus sur les attentats du 11septembre. Ils pourraient également tenter de prouver que l?accusé est atteint de schizophrénie, une circonstance atténuante qui pourrait lui épargner la mort. Le Pakistano-Koweïtien Khaled Cheikh Mohammed, numéro trois d'Al-Qaîda, cerveau présumé des attentats, et le Yéménite Ramzi bin Al-Shaiba, planificateur supposé, capturés en 2003 et 2002, seront absents lors de ce procès.