Constat n L?aspect architectural de nos villes manque cruellement d?originalité, de beauté et de personnalité. Un bilan : les espaces urbains sont maladroitement imaginés et l?aménagement des espaces accuse des lacunes invraisemblables. Ils sont confrontés à une extension anarchique nuisant ainsi à l?environnement tout entier. Ce déficit trouve son origine dans l?absence d?une politique privilégiant une étude relative à une meilleure prise en charge de l?action urbanistique. Car les architectes, dans leur formation, n?ont pas eu de connaissances en matière d?esthétisme, des connaissances faisant référence à un souci culturel pour l?aménagement correct et artistique de l?espace urbain. L'artiste plasticien Sadek Amine-Khodja déplore à cet effet l'absence d'un module d'esthétique architecturale ou d'art plastique du cursus d'enseignement de l'architecture en Algérie. «On ne peut être architecte si on ne sait pas dessiner et que l'on ne soit pas imprégné des notions d'arts plastiques», dit-il en mettant en avant «l'anarchie et la laideur qui caractérisent l'environnement urbain et le cadre bâti par cette grande lacune dans l'enseignement de l'architecture». Effectivement, l?aspect architectural de nos villes, celui de post-indépendance, manque cruellement d?originalité, de beauté et de personnalité. Il manque donc d?identité propre à chacune de nos villes. Les nouvelles constructions, çà et là, sur tout le territoire national, se ressemblent toutes et n?adhèrent nullement au cachet de la région et n?épousent son type historique et géographique. Aucune particularité : point d?harmonie ni de poésie ne viennent la caractériser. Il s?agit seulement de constructions homogènes, froides et d?aucune couleur esthétique. En sa qualité de docteur en histoire de l'art contemporain, diplôme qu'il a obtenu à l'université de Paris X, en 1982, Sadek Amine-Khodja déplore, par ailleurs, l'absence de galeries d'art professionnelles, d'un marché de l'art en Algérie, de critiques réellement compétents et découvreurs de talents et l'absence de revues spécialisées, le tout représente, selon ce dernier, de réels problèmes qui «entravent l'évolution et l'épanouissement des arts plastiques dans le pays de manière générale». Et cela se répercute littéralement sur l?exercice de l?art lui-même dans les différents domaines de l?activité sociale. La question qui se pose est la suivante : à quand une prise de conscience de la nécessité d?associer l?art dans la pratique architecturale afin de restituer à nos villes ? ou de leur donner ? la beauté qui leur est due.