Expérience n «On a essayé de remplacer le bouchon de liège par celui en bois, en vain. On a constaté non seulement un changement de goût, mais aussi une répercussion sur la qualité du liquide conservé.» Le liège est l?une des productions forestières les plus importantes du climat nord-africain. Vu ses propriétés excédant largement celles pour lesquelles il avait été initialement jugé digne d?être cultivé, il demeure un produit que nul autre, naturel ou artificiel, n?a réussi, jusqu?à présent, à remplacer dans maintes utilisations industrielles, particulièrement bouchonnière. La structure du tissu subéreux ainsi que ses membranes cellulaires, explique A. Boualem, ingénieur en foresterie, lui confèrent des propriétés pour lesquelles il est principalement apprécié depuis les anciennes civilisations, en l?occurrence sa légèreté, son élasticité, sa flottabilité et son imperméabilité. Donc, il est utile de préciser que l?exploitation du liège remonte à des temps très lointains, notamment dans la chaussure, la pêche et le bouchage des liquides qui est la fonction la plus ancienne. Le principal liquide bouché, en rondelle de liège, était le vin transporté dans des amphores. C?est une pratique qui remonte au VIe siècle avant J.-C., affirme notre interlocuteur. Néanmoins, c?est à partir du XVIIe siècle, avec l?utilisation de bouteilles en verre pour la fabrication des vins, que l?industrie du bouchon de liège connut son essor. Pour l?Algérie, les 5 usines de l?Entreprise nationale du liège (ENL) ont une capacité de produire jusqu?à 200 millions de bouchons naturels et 60 millions de bouchons agglomérés par an. Quant au bouchon composé de couches cylindriques, elles n?en fabriquent que 10 millions. Outre ces produits, l?écorce subéreuse est intégrée dans l?industrie navale, nucléaire et aéronautique. Raisons pour lesquelles le prix affiché sur le marché est, sans cesse, en augmentation. En effet, pour l?année 2004, M. Kazi de la DGF, nous a fait savoir qu?un quintal de liège de reproduction (liège sain) était cédé à 18 000 DA, un prix record comparativement aux années précédentes, alors que le liège avait flambé (incendié), on l?estimait entre 3 000 à 4 000 DA.