Standard n A comparer l?alimentation de la majorité des Algériens avec les menus indiqués par les guides nutritionnels internationaux, nous sommes loin d?avoir une nourriture équilibrée. Une bonne nutrition est à la base même d?une bonne santé, c?est pourquoi les nutritionnistes recommandent une alimentation saine et équilibrée. Celle-ci devrait contenir de 2 à 3 portions d?aliments riches en protéines chaque jour ; une portion équivaut à un morceau de viande de la grosseur du poing. Or le menu quotidien de plus de la moitié du peuple algérien se résume aux féculents ? qui, s'ils contiennent des protéines pour certains, n'en demeurent pas moins insuffisants ? et aux végétaux. La viande, la volaille et le poisson sont les principales sources de protéines, avec un apport nutritionnel considérable. Néanmoins, ce trio accuse le plus souvent des prix scandaleux, à tel point que les boucheries et les poissonneries sont devenues des lieux réservés à une catégorie privilégiée. Un menu équilibré est constitué, selon les spécialistes, de plusieurs aliments qui, à leur tour, sont sources d?une combinaison de nutriments tels que les glucides, les lipides, les protéines, les vitamines et les sels minéraux. Nous devons manger suffisamment de chaque nutriment afin de réparer le corps, rester en bonne santé et produire l?énergie nécessaire aux activités journalières. Paradoxalement, avec 1 200 km de côtes, l?Algérien n?arrive pas à consommer du poisson deux à trois fois par semaine, tel que conseillé par les nutritionnistes. Les raisons évoquées, dans ce contexte, sont essentiellement liées au manque de moyens dont souffrent nos pêcheurs. Mais à en croire certains dans ce milieu, de nombreuses espèces de poissons ? la crevette royale et la langoustine ? en principe destinées au marché algérien sont illicitement vendues en haute mer par des pêcheurs véreux à des revendeurs espagnols, corses et même portugais? en euros évidemment. Il est tout à fait clair qu?une telle transaction, certes risquée et s?apparentant à une sorte de piraterie, est bien plus rentable que d?écouler la marchandise en dinars sur le marché local. Dans la pyramide des aliments, le poisson est classé dans la même catégorie que la viande. Ces deux produits, dont l?apport en protéines est en moyenne de 18 à 20 g pour 100 g, ont une excellente valeur biologique. Ils renferment tous des acides aminés essentiels et sont donc parfaitement utilisés par l?organisme pour la croissance et le renouvellement des cellules. Devant cette réalité scientifique, incontestée, il est déplorable de constater que les autorités concernées sont loin de réguler convenablement le marché afin de faire profiter des pans entiers de la société de cette richesse inestimable dont la grande bleue nous a gratifiés.