Photo : Riad Par Karima Mokrani Les Algériens mangent de moins en moins sain et équilibré. Ils s'occupent de moins en moins de leur santé et de leur bien-être. C'est une évidence. Les raisons sont multiples : stress, fatigue, manque de temps, manque de culture nutritionnelle… mais aussi manque d'argent. Leurs portefeuilles se vident en un temps record sans qu'ils aient le temps s'approvisionner en vivres nécessaires pour une alimentation quotidienne. Déjà que de nombreuses familles arrivent à peine à manger à leur faim ! Que les viandes deviennent une denrée rare dans les foyers ! Comme si cela ne suffisait pas pour annoncer de nouvelles augmentations des prix des produits de large consommation, qui viennent se greffer à d'autres dépenses, aussi indispensables les unes que les autres (factures d'eau, d'électricité, de téléphone, de loyer…). Les temps deviennent sérieusement durs ! Les conseils des nutritionnistes pour l'amélioration du mode alimentaire sont à reléguer au second plan. C'est malheureusement une réalité. L'urgence aujourd'hui est à la révision du pouvoir d'achat. Son augmentation bien sûr. L'équilibre nutritionnel, ce sera pour après, diront les ménagères. Pourtant, l'un ne va pas sans l'autre. La sécurité alimentaire de tous les citoyens en prend un sérieux coup lorsque le pouvoir d'achat se retrouve face à cette augmentation effrénée des produits de base. Autres ponctions donc sur les rations quotidiennes en fibres alimentaires, en protéines, en calcium, en minéraux… avec tout ce que cela induit comme déséquilibre physique et psychique sur tous les citoyens, tous âges confondus, les enfants plus touchés que les adultes. Il n'en demeure pas moins que de petites solutions existent pour prévenir le pire, en attendant que les pouvoirs publics prennent les décisions adéquates en ces moments de crise. «Il faut savoir acheter les bons aliments à bon prix. Méfiez-vous des préjugés. Certains produits sont très chers, mais pas intéressants du point de vue nutritionnel et vice versa. La sardine, le merlan et le rouget sont à des prix quatre à cinq fois différents, alors que la valeur et la qualité des protéines est la même. Les deux derniers ont, toutefois, un prestige social, en revanche, la sardine est quelque peu dévalorisée. On l'appelle, d'ailleurs, le poisson du pauvre», avait souligné, dans un entretien à la Tribune, le Dr Hadj Lakehal Belkacem, nutritionniste à l'Institut national de santé publique (INSP). «Evitez aussi les primeurs. Les fruits et légumes du début de saison ne sont pas intéressants du point de vue nutritionnel. Ils n'ont pas atteint la plénitude nutritionnelle, pourtant ils sont chers. Même chose pour ceux d'arrière-saison. Ceux de saison sont les meilleurs et si possible ceux de la région qui ne subissent pas les conséquences du transport, et des fortes chaleurs…», avait-il indiqué. «Il faut vraiment connaître l'intérêt nutritionnel des aliments pour choisir les meilleurs, en fonction du budget et du goût», avait conclu le nutritionniste.