Impact n L?absence d?hygiène est à l?origine de l?apparition d?épidémies animales dont la majeure partie contamine les citoyens. La lutte collective contre ces maladies s?impose. Pour Ouamer Makhoukh, DG de l?établissement de l?Hygiène urbaine de la ville d?Alger (Hurbal), l?opération de dépollution des zones urbaines doit se baser sur une concertation collective entre tous les acteurs concernés (P/APC, associations, personnalités, comités de quartier) pour l?élaboration de stratégies efficaces accompagnées d?intenses et de perpétuelles campagnes de sensibilisation. Le même responsable a indiqué, hier, en marge de l?atelier technique sur la lutte antivectorielle et la gestion participative de l?hygiène publique organisé au siège d?Hurbal, que l?établissement compte renforcer la sensibilisation au niveau des établissements scolaires et l?abattage des chiens et chats errants, ainsi que le lancement de grandes opérations de dératisation. «En 2005, nous avons organisé 40 sorties dans les écoles et nous comptons mener 100 interventions cette année en collaboration avec le coville», a-t-il souligné, rappelant que pas moins de 4 000 chiens et 13 000 chats errants ont été éliminés depuis la création d?Hurbal, il y a dix ans. Les chiffres avancés par les spécialistes concernant les épidémies engendrées par la pollution sont effarants. 3 277 cas de rage animale ont été enregistrés en 2005 à travers le territoire national, touchant notamment les chiens (66 %), les chats (18 %) et les rats (11 %), a souligné le Pr Benhabylès de l?Institut national de la santé publique (Insp). «La rage animale constitue un danger sur la santé publique d?où la nécessité de stimuler les opérations de lutte et l?élimination des animaux touchés. La négligence des soins et la cherté des vaccins sont à l?origine des décès. Deux citoyens décèdent de rage annuellement à Alger, alors que pour les régions enclavées, dépourvues de polycliniques spécialisées, les chiffres sont plus importants (14 décès en 2005) et le pire reste à craindre», a-t-elle indiqué, précisant que le vaccin antirabique fabriqué sur cerveau de souriceau coûte pas moins de 800 DA, alors que le vaccin cellulaire coûte 5 000 DA. Par ailleurs, on note une augmentation inquiétante de cas de leishmaniose ces dernières années. «Des milliers de cas sont enregistrés annuellement, notamment dans les régions caractérisées par la sécheresse. Des programmes locaux intégrés doivent impérativement être lancés en vue d?une meilleure surveillance temporo-spatiale de la maladie et la lutte antivectorielle», a indiqué le professeur Bouziani. La leptospirose, une épidémie transmise à l?homme par contact de la peau ou de la muqueuse avec de l?eau ou le sol contaminé par les urines d?animaux infectés, cause 2 à 5 cas de décès par an. «Hurbal procède à l?élimination des réservoirs susceptibles de transmettre cette maladie à l?homme par le lancement des opérations de dératisation dans 21 communes urbaines de la wilaya d?Alger. Cette maladie porte un coup dur au budget de l?Etat, car l?hospitalisation d?un malade coûte 5 000 DA/jour, ajoutant l?invalidation que causent l?épidémie et ses séquelles en cas de mauvaise prise en charge», a affirmé Mme Chebalah, responsable au niveau de l?Hurbal. La collaboration de tous les acteurs est, donc, indispensable pour la préservation de la santé publique menacée par les conséquences de la pollution. «Si chaque citoyen verse la taxe sur les ordures, mise en place depuis 2002 et variant entre 750 et 1 000 DA/an pour chaque foyer, et procède au nettoyage de son entourage, nous pourrons aisément éviter ces dégâts», conclut le directeur général d?Hurbal. 31 cas de rage humaine en 2005 l Selon le Pr Benhabylès, cadre à l?Institut national de la santé publique, 31 cas de rage humaine ont été signalés l?année dernière. Ce chiffre a «considérablement» augmenté en comparaison avec 2004 où il a été enregistré 24 cas, alors qu'en 2003, on n?en dénombrait que 12. Au total, 189 cas ont été enregistrés entre 1993 et 1999 dont 40 en 1995. Le nombre de consultations préventives a atteint, selon les statistiques de l?Institut Pasteur, 3 307 en 2004 dont 96 % résident à Alger et dans les wilayas côtières. Sur les 189 cas, seuls 25% ont subi des vaccinations post-exposition, ce qui a engendré le péril de la majeure partie d?entre eux. En 2005, 15 personnes sont décédées, dont 5 à Mostaganem, 4 à Chlef, 3 à Constantine et 2 à Alger.