Opinion n Le Pr Boudef recommande de ne pas interdire ces jeux, mais d?encadrer les usagers. Par ailleurs, il signale que ce phénomène, émergent en Algérie, est une forme de toxicomanie de par la dépendance qu?il crée. InfoSoir : Existe-t-il une étude médicale sur les jeux vidéo et leur impact sur l?individu d?une part et la société d?autre part ? Le Pr Boudef : Un séminaire s?est déroulé, il y a quelque temps, à Sidi Fredj, où l?un des trois ateliers portait sur les conduites addictives, tout ce qui est toxicomanie. Parmi ces conduites, on a parlé des jeux vidéo. Il y a à ce propos un consensus national. Il en ressort qu?on a répertorié parmi les priorités des soins la toxicomanie sous toutes ses formes. Cependant aucun n?avait d?expérience en la matière, mais le caractère urgent de la prise en charge de ce phénomène a été signalé. C?est un phénomène émergent. Les pouvoirs publics commencent à s?y intéresser. Il y a des répercussions sur la société et la santé publique. Il faut savoir qu?ailleurs, ce phénomène est répertorié comme maladie. Peut-on parler de danger ? Le danger existe, c?est comme la boulimie ou les substances psycho-actives. Etre addictif de quelque chose c?est en être esclave. Par conséquent, la personne délaisse ses activités sociales au profit de cette chose donc une baisse de rendement découle. Par ailleurs, il en résulte des perturbations dans la sphère relationnelle. Fort heureusement, ce ne sont pas tous ceux qui s?adonnent à ces jeux qui présentent des troubles. Car la notion de jeu est fondamentale sur le plan fonctionnel. L?intérêt n?est pas sur le plan quantitatif mais qualitatif. Cela devient problématique et pathologique lorsque le sujet ne peut s?en passer. Consulter devient nécessaire. Que faut-il donc faire pour éviter la dépendance ? Il faudra sensibiliser les enfants, donner des éléments alternatifs et faire une évaluation objective comme pour toute technologie. Il ne faut pas empêcher mais encadrer. Il faut dire, effectivement, que les contenus sont très éloignés de notre environnement hormis le côté marketing qui engendre cette dépendance.