Dans le cadre de son programme de lutte contre l'abus de drogue, la Ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l'enfance (Lpsje) de la wilaya de Tizi Ouzou a adopté une démarche de rapprochement direct avec les jeunes. La méthode, comme nous l'explique le Dr Méziani Abderrahim, directeur dudit programme, qui nous a reçus avec Mlle Khifer Nora, psychologue, consiste en la mise en place de groupes de discussion autour du thème de la consommation de drogue. Il s'agit de la technique dite des «focus groups» que la Lpsje serait la première à pratiquer en Algérie, selon notre interlocuteur. Ce travail de proximité a été mené par les psychologues de la Ligue au niveau des communes de Tizi Ouzou, Azazga, Béni Douala et Draâ El-Mizan, durant les mois de mai et juin passés. «Cela nous a permis de savoir que les jeunes ont reçu beaucoup d'idées fausses sur la drogue et sa consommation. Il y a une méconnaissance des substances et des dangers des drogues sur la santé», dira notre interlocuteur, qui estime que les groupes de parole sont plus efficaces que les conférences-débats organisées occasionnellement et où les concernés sont souvent absents. Entre mai et juin 2005, 6 toxicomanes se sont rapprochés de la Lpsje pour des consultations psychologiques. Le cabinet de consultation compte un médecin, deux psychologues et 9 bénévoles. Il offre ses services gratuitement. Durant toute l'année 2005, ledit cabinet a enregistré 63 consultations. Selon le Dr Méziani, il y a une forte demande, que ce soit de la part des toxicomanes, de leurs proches ou des associations. Quand le cas ne peut être pris en charge au niveau de la Ligue de prévention, il est orienté vers l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi ou vers le centre de Blida. Mais selon notre interlocuteur, «l'idéal est d'avoir, au niveau de la wilaya, une structure spécialisée et adaptée pour mieux gérer ce problème».