La Commission européenne vient de débloquer une enveloppe financière pour « la promotion de la culture de la paix en Kabylie ». D'une valeur globale de 90 000 euros, le programme de l'Union européenne, destiné à la promotion des droits de l'homme et la lutte contre la violence, est destiné à la Ligue de prévention et de soutien à la jeunesse et à l'enfance (LPSJE) et s'étale sur une période de 24 mois. Selon Mlle Saliha Kebbas, secrétaire générale de la LPSJE et également directrice du programme, l'initiative en question comprend principalement une batterie d'actions pour la promotion de la culture de la paix dans la région, un programme pour établir un dialogue direct entre le citoyen, particulièrement les jeunes, et l'administration étatique, deux parties entre lesquelles les liens semblent totalement détériorés depuis les derniers événements tragiques vécus par la Kabylie. Pour Mlle Kebbas, « il y a urgence à mener de telles actions dans les rangs de la population parce que nous sommes convaincus que la démocratie n'est pas seulement une affaire de l'Etat, mais c'est toute la société qui doit s'y impliquer ». A l'ombre de ce programme, des groupes de travail, appelés des focus-groupes, seront mis sur pied à travers les localités de la wilaya. Ces groupes s'attelleront à organiser des séances de gestion des conflits entre les personnes et entre le citoyen et l'administration. Cela permettra de montrer aux citoyens des politiques de règlement de différends, pacifiquement, sans qu'il y ait recours à la violence. Financé dans sa totalité par la Commission européenne, ce programme a permis à la ligue le recrutement de 24 intervenants sociaux, entre psychologues et assistants juridiques, qui sont appelés à mener ces actions sur le terrain. Invitée à fournir plus de détails sur cette initiative, la SG de la LPSJE fait savoir, qu'en première étape, le programme comprend la formation des intervenants en stage bloqué assuré par des Espagnols sur les droits de l'homme et la gestion des conflits. La deuxième étape, qui débutera à partir de la rentrée prochaine, des cours de sensibilisation dans les établissements scolaires à travers les différentes communes sont au programme. Dans ce volet, il est prévu des interventions dans les classes de 10 à 20 minutes et des campagnes de prévention contre la violence au sein des CEM, des lycées et de l'université. Il est prévu également des tournées dans les villes et villages de la région qui visent surtout l'implication de la femme dans la gestion de conflits entre les personnes. En outre, au niveau de la ligue, il est attendu davantage d'appui de la part de la DJS pour que toutes les actions arrêtées puissent être menées à bout.