Résumé de la 2e partie n Le coup de grâce est porté à Denis Harding par Myriam, qui lui annonce son mariage. Le pasteur, frustré dans sa vie de couple, se révolte à travers des prêches incendiaires? Le 6 avril au soir, on frappe à la porte du presbytère. Le pasteur Harding est seul. Sa femme est chez sa mère, elle est malade... Elle est de plus en plus souvent malade, car dans un esprit d'ascétisme, elle ne s'alimente presque plus. Elle passe des heures et des heures, seule dans sa chambre, à lire des livres religieux. Un peu intrigué par cette visite à une heure inhabituelle, Denis Harding va ouvrir. Il pousse un cri de joie : «Myriam !» Mais aussitôt sa joie s'évanouit... Oui, c'est bien Myriam, mais dans quel état ! Elle a un ?il au beurre noir, ses bras nus portent des marques sanglantes. Il balbutie : «Qu'est-ce qui t?est arrivé ?» La jeune femme fond en larmes. Entre deux sanglots, elle parvient à expliquer : «Comme vous aviez raison, monsieur le Pasteur ! J'aurais dû vous écouter, ne jamais me marier avec George. Si vous saviez comme il est mauvais ! Depuis notre mariage, il m'a battue tous les soirs ou presque. Mais cette fois, c'est bien fini. Je ne retournerai jamais à la maison !» Prise d'une brusque impulsion, elle se jette dans ses bras. «J'ai peur ! Protégez-moi !» Denis Harding sent tout se bousculer dans sa tête. Il est certainement aussi ému que la jeune femme. Il parvient tout de même à réagir et à prendre les décisions qui s?imposent. «Tu vas passer la nuit ici et demain, nous irons trouver ensemble ton mari. Je lui ferai promettre de ne plus te faire de maI. Maintenant, tu dois prendre un bain...» Myriam revient quelque temps plus tard. Elle a passé la robe de chambre de Lydia. Sa longue chevelure blonde flotte librement. Malgré le bleu qui la défigure, elle a gardé tout son charme. Alors seulement et d'un seul coup, Denis Harding comprend qu'il s'intéresse à Myriam en tant qu'homme et non en tant que pasteur... Myriam, qui lui sourit, qui semble l'encourager... Et l'inévitable se produit. Le pasteur ne résiste pas. Il s'abandonne en pensant : «Je me damne...» Il ne s'agit pas d'un simple coup de folie. Pendant les jours et les semaines qui suivent, Myriam et Denis découvrent que leur liaison n'est pas celle de deux êtres malheureux en ménage et qui se consolent ensemble. lIs éprouvent l'un pour l'autre une véritable passion. lIs se voient le plus souvent au temple. C'est dans le lieu de cuIte que leur liaison est la plus facile à dissimuler. Les gens s'imaginent que le pasteur se préoccupe d'une de ses paroissiennes en difficulté. Denis Harding ne lutte pas, n'éprouve même pas de sentiment de culpabilité. Il se laisse emporter tout entier par sa passion. Comme Lydia est malade et ne peut plus rien faire au foyer, il prend pour bonne Myriam qui vient de se séparer de son mari. Du point de vue pratique, il n'y a plus aucun obstacle à leur liaison. Mais d'autres difficultés surgissent... D'abord la situation ne pourra pas durer éternellement ainsi. A la longue, les gens finiront par jaser. Les cancans vont bon train dans un village et, seule jusqu'ici, la réputation exceptionnelle du pasteur les en a préservés. Mais surtout, cette fréquentation de tous les jours, cette apparence d'intimité leur devient vite insupportable. Ils se voient aussi souvent que s'ils étaient mari et femme, mais il y a l'autre, Lydia, qui passe de temps en temps à travers les pièces, silencieusement, tel un fantôme, comme pour leur rappeler sa présence. Myriam n'en peut plus. Elle répète chaque jour : «Je ne veux plus partager. Je veux que nous soyons vraiment ensemble, rien que tous les deux !» (à suivre...)