Arrestation Samedi 20h 34, cité 385 Logements à Aïn Naâdja, à la périphérie d?Alger, un homme est appréhendé par la surêté urbaine. Telle une traînée de poudre, la nouvelle fait le tour de la cité. Le nommé D. R. vient de tuer son bébé, D. M, âgé de six mois ( né le 4 mars 2003), après l?avoir roué de coups. Mort sur le coup, l?enfant, de sexe féminin, a été transférée par la protection civile à la morgue de l?hôpital de Kouba où le constat du décès a été fait en attendant l?autopsie. Macabre destin que celui de la petite. Sa maman est morte le jour même de sa naissance, un certain 4 mars 2003. Six mois après, elle a fait les frais de la «démence» de son père, 32 ans, employé dans une entreprise nationale et connu dans son entourage comme étant un homme sans histoire. Celui-ci s?est remarié trois mois seulement après la mort tragique de sa première épouse. L?auteur du crime n?a aucun antécédent avec la justice. «Il n?a aucun problème ni avec la police, ni avec l?entourage», avoue un jeune locataire du même immeuble. «Je ne sais pas ce qui lui a pris». L?homme incriminé était diabétique (insulino-dépendant) et hypertendu «au service des urgences, sa tension artérielle avoisinait les 25,4 alors que la norme est entre 12 et 13», nous dira un médecin de garde. C?est peut-être pour cette raison-là, qu?au sein de l?hôpital, on préfère attribuer à l?homme quelques «circonstances atténuantes» d?autant que «personne au monde n?a le courage ni l?intention de tuer son chérubin», comme le soulignait une résidente. Au niveau de la sûreté urbaine de Aïn Naâdja, rien n?a filtré jusqu?à l?heure «Désolé, on ne peut rien dire pour ne pas empiéter sur le travail de la justice», nous dit-on. L?affaire est aujourd?hui entre les mains du parquet de Bir Mourad Raïs. Si la fillette a rejoint dans la «tragédie» sa maman au fond de la tombe, le père, lui, est sous mandat de dépôt en attendant le cours de l?enquête, mais, entre-temps, la vox populi s?adonne à son jeu favori des sempiternelles supputations. «Son deuxième mariage n?a pas vraiment marché», dit l?un. «La femme n?a peut-être pas voulu de cet enfant dans son foyer», pense l?autre. En somme, l?affaire a laissé tout le monde pantois avec son lot de désolation et d?énigmes indéchiffrables.