Jazzsaborson, une formation de jazz venue des Etats-Unis, était, mardi, à l?affiche au Théâtre national où il a interprété un répertoire musicalement métissé, un croisement fin et habile de plusieurs influences musicales, dont les racines s?enfoncent dans des espaces géographiques colorés et même pittoresques. Il s?agissait d?inspirations latino-américaine avec Romerito, ou encore africaine et carabéenne avec Mozambique, et aussi, à la grande surprise du public algérois, d?inspirations mauresques avec el djazaïr Llenero, une interprétation évocatrice et aux accents sensuels. Autant de chansons qui ont subjugué l?assistance. Ainsi, le groupe, constitué de quatre instrumentistes dont une femme, Miriam S. Sullivan qui n?a cessé d?exprimer son émerveillement pour la beauté d'Alger et sa mer, a concocté au public, très nombreux, un programme fort en intensité rythmique et a réussi à créer avec lui, et cela grâce au langage musical à grande sensibilité, une forte intensité pleine d?harmonie et de couleurs chatoyantes et stimulantes. La soirée a été pour le public une occasion de découvrir un patrimoine musical nouveau et original, car la musique jouée par Jazzsabroson se veut le résultat d?un travail associant plusieurs accents musicaux et donc d?une combinaison réussie de rythmes d?horizons divers. La soirée, qui était ainsi tantôt marquée par un tempérament musical tempéré tantôt par un caractère stylisé et parfois tempétueux, était également une évasion, une invitation au voyage, emmenant le public au c?ur de l?Afrique noire et dans les Caraïbes et même en Amérique latine. Autant de tableaux musicaux, des peintures qui racontent une histoire, une rencontre, voire une découverte ainsi que le métissage de diverses expériences et d?antécédents musicaux, le tout vient enrichir le récital qui s?est voulu une réflexion sur le rapprochement et le dialogue des cultures à travers la musique.