«Mon mari est dépressif depuis qu'il a perdu 500 000 riyals (133 000 dollars) à la Bourse», explique une Saoudienne, Oum Rached. Selon le Dr Laith al-Anani du centre médical du roi Fahd de Riyad, les cas de défaillances cardiaques et de baisse de tension se sont multipliés depuis que l'indice Tadawul All-Shares de la Bourse saoudienne a commencé à plonger voici deux semaines. Les variations boursières sont au centre de toutes les conversations en Arabie saoudite, où environ six millions d'autochtones sur un peu moins de 17 millions s'impliquent «directement ou indirectement» dans le marché, en plus de dizaines de milliers d'expatriés qui achètent des actions via des fonds gérés par les banques. «Bon nombre de spéculateurs ont disparu après les importantes pertes des dix derniers jours et certains ont été hospitalisés, même si leurs familles affirment qu'ils sont à l'étranger», ajoute Ahmad al-Anzi, directeur de banque. La chute des valeurs boursières, qui affecte également d'autres Etats pétroliers comme le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unis, affecte aussi le pouvoir d'achat. «Nos ventes ont chuté de plus de 40% au cours des 15 derniers jours. Beaucoup de gens viennent même nous voir pour vendre leur voiture», explique Mansour al-Souqairi, un concessionnaire automobile. Les plus touchés sont les petits porteurs, qui ont souvent emprunté à la banque pour pouvoir acheter des actions.