Evénement n Près de deux mois après avoir dressé son chapiteau à Oran, le cirque italien Il Florilegio continue d'attirer les foules sevrées. Mouvements acrobatiques exécutés par de gracieuses silhouettes féminines, numéros effectués par des colosses solidement cramponnés à leurs trapèzes, le cirque Il Florilegio est l?attraction numéro un à Oran, ces jours-ci. Installé à proximité de l'esplanade du stade Ahmed-Zabana, le chapiteau du cirque Il Florilegio, l'un des plus anciens cirques d'Europe, constitue, depuis le 26 janvier dernier, la destination privilégiée des familles, à la grande joie des enfants. Les parents n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour assister à l'un des quatre spectacles quotidiens, en dépit des tarifs jugés excessifs par une grande partie des spectateurs rencontrés sur place, mais ravis d'avoir décroché le précieux sésame leur permettant d?accéder au monde du rêve. En effet, le prix des places oscille entre 150 et 800 DA en fonction des trois options, qui sont autant d'angles de vue, proposées par les organisateurs, à savoir les gradins, l'orchestre et les tribunes. A chaque séance, ce sont 1 500 places qui sont prises d?assaut par une ribambelle d'enfants qui découvrent, pour la plupart pour la première fois, le monde fantastique du cirque. «De nos jours, il n'est pas donné au commun des mortels de tâter un python, d'admirer de près la crinière blonde du roi de la jungle, de trembler devant le rugissement du tigre», indique un jeune père de famille pour expliquer l?engouement pour le cirque. «Le rêve a un prix», ajoute-t-il, tout en précisant ne pas regretter d?avoir cédé aux pressions de ses trois enfants et de ses neveux en déboursant plus de 4 000 DA pour ce spectacle. Un quinquagénaire, qui a eu le privilège d'assister, dans son enfance, à un spectacle de cirque, souhaite, à l'instar d'autres Oranais, que ce genre d'attractions se pérennise dans une grande ville comme Oran où les espaces de loisirs et de distraction destinés aux enfants sont quasi inexistants. Une jeune femme avoue, non sans complexe, avoir assisté à six spectacles d'affilée pour le seul plaisir de revoir les numéros des deux clowns «qui ont provoqué en moi, dit-elle, des rires aussi enfantins que ceux de mes deux bambins». Il Florilegio, dont la création remonte à la fin du XIXe siècle, fait le bonheur des Oranais. Il quittera la ville d'Oran prochainement pour s'installer à Tlemcen.