Indifférence n La Journée nationale du handicapé est passée presque inaperçue dans cette wilaya. Au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, quelques affiches sont accrochées aux murs du hall d?exposition. A l?extérieur, les banderoles de Trad-Ex, qui organise le Salon du livre, sont accrochées partout sur la clôture, à tel point que celles rappelant la Journée nationale du handicapé, placées du côté de la salle des spectacles, ont du mal à se faire «voir». Il est malheureux de constater que même pour sa journée, soit un jour sur 365, cette frange soit oubliée. Il faut dire que dans une ville comme Tizi Ouzou, cela n?a rien d?étonnant, lorsqu'on sait que les concepteurs du plan urbanistique du chef-lieu de wilaya (une urbanisation sauvage du reste) n?ont pas pensé que dans cette ville il existe aussi des handicapés, résidents ou de passage, qui ont besoin d?espaces spécialement aménagés pour eux. Des espaces pour leur faciliter l?accès aux administrations et autres institutions, telles que les ascenseurs pour les personnes sur fauteuils roulants ou avec des béquilles, des annonceurs vocaux près des tableaux d?affichage au sein des organismes financiers (banques, postes?) pour les non-voyants? Un luxe, diront certains, dans une ville où il est difficile de se mouvoir même pour les personnes non handicapées. Une ville qui est tout simplement interdite aux handicapés, par la bonne grâce des autorités locales ! En effet, dans plusieurs endroits de celle qu?on appelle «la capitale du Djurdjura» la circulation des personnes ne peut se faire sans peine. Trottoirs défoncés, escaliers hors normes, travaux non protégés, crevasses, amas de matériaux de construction et stationnement de véhicules sur les trottoirs, égouts? et la liste est longue. A titre d?exemple, le chemin menant vers le nouveau lycée, en montant du boulevard Stiti, représente un véritable danger pour les handicapés particulièrement les non-voyants, voire les mal-voyants. Si la montée est pénible, la descente est tout simplement dangereuse car on y dénombre plusieurs obstacles. Toujours au niveau de cette rue comme c?est le cas aussi sur le boulevard Stiti, les piétons sont contraints d?empiéter sur la chaussée car les trottoirs sont pris par des voitures et des camions qui déchargent leurs marchandises. Le centre-ville est tout simplement déserté par les handicapés depuis la réalisation de la trémie de l?avenue Abane-Ramdane. La réalisation de cet ouvrage a eu pour conséquence la réduction sensible des trottoirs à telle enseigne qu?il est impossible de faire un pas sans avoir à heurter quelqu?un. Il ne s?agit là que de quelques endroits de la ville «interdits» aux handicapés. Les autorités locales sont interpellées pour se pencher sur ces problèmes afin de rendre la ville plus accessible à cette frange qu?on oublie même pendant sa journée.