Résumé de la 3e partie n Le psychopathe dangereux tombe amoureux de la policière. Marilyn rassemble des informations et des indices pour envoyer Colin Stagg à l?ombre pour longtemps. Le 19 août, Scotland Yard annonce à la presse que l'arrestation de Colin Stagg a eu lieu la veille au petit matin. Il a été interpellé à son domicile et une brigade de policiers fouille son jardin, sous les regards avides d'une foule curieuse. L'affaire fait tant de bruit à Londres et le calvaire du petit garçon arraché au corps de sa mère a tant ému l'opinion que le public voudrait bien voir le monstre. Mais tandis que l'on fouille son jardin, que l'on retourne soigneusement les massifs de fleurs, Colin Stagg est déjà en prison, officiellement inculpé de l'assassinat de Rachel. Les voisins n'ont jamais eu à se plaindre de lui. Un garçon calme, qui n'avait pas changé depuis sa première arrestation. Il se rendait chaque jour au parc de Wimbledon avec son chien, un bâtard marron et beige du nom de Brandy. Les policiers sont soigneux : chaque plante, chaque massif de fleurs déterré est protégé par un plastique et sera soigneusement replanté après la fouille. On croit savoir qu'ils ont découvert le cadavre d'un chien. Peut-être celui du labrador noir, qui gambadait aux côtés de sa maîtresse par une belle matinée d'été. On voit les policiers ranger leurs pelles, à la nuit tombante, emporter des sacs, dont le commissaire principal dira qu'il s'agit d'indices matériels. Outre la révélation de la méthode employée et un rapide commentaire sur le travail de l'auxiliaire Marilyn, les seuls commentaires du commissaire Basset sont : «Tous les indices ramènent à Stagg. Récemment, l'enfant, qui s'est lentement remis du choc, a pu nous donner certains détails.» Et les journalistes en seront pour leurs frais. Pas question d'interviewer l'auxiliaire de police connue sous le prénom de Marilyn, pas question de publier sa photographie dans les journaux, pas question de révéler sa réelle identité. Un voisin a pris en charge le chien de Colin Stagg pour longtemps. Les jardiniers policiers ont ratissé le jardin, arrosé les fleurs, refermé le portillon. En Angleterre, ce sont des choses qui se font, on y respecte autant les chiens que les marguerites. En revanche, dans la série «faits divers» d'un jeu de cartes à base de questions, fort célèbre en Angleterre comme ailleurs, figurait déjà une question pour le moins indécente : «Dans quel endroit touristique de Londres a été tué le mannequin Rachel Nickell ?» Les éditeurs du jeu ne s'embarrassent pas de scrupules. La famille a demandé le retrait de cette carte, et l'Angleterre a été choquée. Lors du procès, il est possible que l'enfant soit appelé à témoigner, sous une forme particulière, par l'intermédiaire d'un enregistrement vidéo, afin de lui éviter le choc d'un interrogatoire en plein tribunal. Il a eu quatre ans cette année. Son père a déclaré qu'il allait aussi bien que possible, et qu'il ne se souvenait de sa mère à présent que souriante, blonde et ravissante sur une photo de vacances. Il a fallu un an pour parvenir à cette forme de sérénité. Un an pour que Scotland Yard ait la preuve de la culpabilité de ce jeune homme bizarre, capable de courir en short blanc avec son chien dans les allées d'un parc, mais capable aussi de violer et de tuer une jeune femme de quarante-neuf coups de couteau de chasse, sous les yeux d'un gamin de trois ans. Presque au milieu des promeneurs, en l'espace de quelques minutes. Pourquoi ? Que se passe-t-il dans la tête d'un garçon de son âge ? Quelle pulsion morbide, quel instinct sexuel dévié l'animent ? Il le dira peut-être devant ses juges, ou peut-être pas. Alex oubliera peut-être son visage, ou peut-être pas.