Résumé de la 1re partie n Sur un coup de fil, André Hanscombe apprend que sa femme a été assassinée en plein jour, dans un parc de Londres, sous les yeux de son enfant de trois ans. Le commissaire principal de ScotIand Yard, John Basset, va diriger l'enquête immédiatement. Le seul témoignage recueilli dans le parc est maigre. On a vu un homme se laver les mains dans un ruisseau du parc, à proximité du lieu de l'agression. Mais la description est vague : blanc, entre vingt et vingt-cinq ans, cheveux bruns et courts, tee-shirt clair et jean. Un couteau a été retrouvé dans les broussailles, à moins de quinze mètres de cette rivière. C'est probablement l'arme du crime. Mais elle ne révélera aucune empreinte utilisable. David Canter, spécialiste de ce genre de choses, professeur à l'université du Surrey, dresse, à la demande de ScotIand Yard, le portrait psychologique de l'assassin : un homme jeune, solitaire, affectivement immature, vivant seul ou avec sa mère. Et qui a peur des femmes. Alex n'a pas prononcé un mot depuis qu'on l'a trouvé. A part «maman» et «chien». De toute façon, à cet âge ? moins de trois ans ? un enfant est incapable de faire la description d'un visage. Tout au plus pourrait-il parler d'un signe particulier, telle une moustache ou une barbe. S'il pouvait parIer... Mais le petit garçon est figé. Il a assisté à toute l'agression, il a été frappé, il a vu le viol, il a vu le couteau, le sang, il a vu un homme s'acharner sur sa mère qui, elle, a tenté de défendre et de protéger son enfant, c'est visible. Alex est donc l'unique témoin vivant et il est en danger, car s'il ne peut pas décrire le monstre sadique, il pourrait parfaitement le reconnaître, le désigner. L'image de cet homme est inscrite à jamais dans sa mémoire. Par quel miracle a-t-il été épargné ? L'homme a-t-il été dérangé, a-t-il eu peur, ou bien a-t-il été incapable de s'attaquer à l'enfant ? Le scénario de l'agression préalable est certainement celui-ci : l'homme s'empare de l'enfant d'abord pour menacer la mère, l'attire dans les broussailles à l'abri des regards, frappe l'enfant pour le faire taire, viole la mère, la tue avec une rage stupéfiante, s'enfuit, se lave les mains, lave le couteau, le jette très vite et disparaît à travers bois. Ce crime particulièrement odieux a un énorme retentissement dans la presse ; un appel à témoins est diffusé dans les journaux, un appel à témoins du père est lancé à la radio. Tout le monde craint pour la vie de l'enfant. Le commissaire principal Basset, lui, sait qu'il y a à peine un mois, dans ce même parc, une autre jeune femme a été violée et tuée. S'il s'agit du même assassin, ce qui est probable, il faut faire vite. Une enquête des plus complètes et des plus minutieuses commence. Tous les suspects fichés à Scotland Yard pour des délits sexuels sont interpellés. Sur 540 sadiques répertoriés, 35 sont retenus dans un premier temps. Les enquêteurs doivent vérifier 3 242 informations, vérifier 4 161 fausses pistes, enregistrer 920 dépositions. Mais tout va assez vite néanmoins et, sur les 35 suspects restants, on en isole un. Il se nomme Colin Stagg, il a le profil défini par le psychologue. Il vit seul dans un petit appartement de style HLM, au rez-de-chaussée d'un pavillon en brique, avec un jardinet bien entretenu. Il est chômeur, on ne lui connaît aucune liaison féminine, son enfance a été perturbée et il a eu des ennuis avec la police pour une histoire d'exhibitionnisme. Agé de vingt-neuf ans, cheveux bruns presque ras, une boucle minuscule accrochée à sa grande oreille droite. Visage très ovale, en forme d'?uf, long nez qui pointe vers le bas, presque comme un crochet, bouche épaisse, menton réduit. L'ensemble ne donne guère bonne impression. Une visite à son domicile permet de compléter le profil psychologique du suspect. Sur sa porte, est inscrit un slogan bizarre : «Chrétiens, passez votre chemin, ici vit un païen !» A l'intérieur de l'appartement, les murs sont peints en noir et les lectures de ce Colin Stagg en disent long. Des livres d'occultisme, traitant de mystères, de sixième sens oublié, de l'après-vie? de l'ésotérisme de bazar. Il se déclare lui-même adepte d'un culte ancien, Wicca, qu'il prétend antérieur au christianisme, et qui n'est, en réalité, qu'un terme utilisé par les sorciers modernes pour désigner leur «art». Une littérature qui sent le soufre, mêle drogue, sexe et orgie, et dont l'un des auteurs les plus illustres en Angleterre, Aleister Crowey, un illuminé complet, prône entre autres messes noires, orgies ou rites lucifériens et se veut l'apôtre du «sex-magic». Pour lui, le sexe doit être élevé à la première place, celle de la manifestation du divin... Slogan : «Fais ce que tu veux.» (à suivre...)