Vision n Pour permettre à la production nationale de jouer son rôle, le groupe Saïdal, représentant 45 % du marché national, recommande plus de mesures incitatives à l?égard des producteurs privés. En 10 ans, le groupe Saïdal, 1er producteur de médicaments en Algérie, a pu s?imposer sur le marché national et son évolution est intéressante à plus d?un titre. Son P-DG, Ali Aoun, considère, néanmoins, que le marché du médicament ne répondra aux besoins réels des malades que si le pouvoir de régulation est appliqué. La facture de l?importation frôle 1 milliard de dollars alors qu?il y a à peine deux ans, elle ne dépassait pas les 500 millions de dollars. Les raisons de cette augmentation relèvent, selon M. Aoun, de la dévaluation du dinar, de l?importation anarchique et à l?important stock de produits non consommés. «Il faut importer des médicaments qui répondent à un schéma thérapeutique pour qu?il n?y ait plus de rupture de stock dans le pays», a suggéré M. Aoun Il existe, selon lui, entre 10 et 15 % de médicaments qui restent en stock chaque année. Pour maîtriser cette lourde facture liée à l?importation des médicaments, il recommande aux autorités de procéder à une régulation du marché. «Ce n?est pas le montant de la facture qui est inquiétant, c?est le problème des ruptures que nous constatons pour certains médicaments essentiels, notamment ceux destinés aux malades chroniques», a t-il ajouté. Évoquant le problème de la production nationale qui demeure obsolète par rapport à la demande et qui peut justifier en partie cette facture, le directeur de Saïdal certifie que «les médicaments fabriqués aussi bien par Saïdal que par certains privés commencent à être importants du point de vue gamme et du point de vue produits». Il déplore, néanmoins, l?absence de mesures incitatives «franches et définitives, pour permettre à la production nationale de jouer son rôle. Nous demandons à avoir les mêmes avantages que ceux dont bénéficient les importateurs et les laboratoires internationaux installés chez nous», réclame-t-il. Pour protéger la production nationale et arriver à réduire cette facture, le premier responsable de Saïdal propose que les médicaments produits localement soient interdits à l?importation et que le générique pour les produits qui ne sont pas encore fabriqués par nos laboratoires soit importé.« Il faut aller rapidement vers l?exonération des droits de douanes sur toutes les matières premières et sur les équipements destinés à ce secteur», a-t-il encore ajouté. Pour le premier responsable de Saïdal, la libération du marché dans ce secteur est «une arme à double tranchant», notamment avec le nouveau cahier des charges destiné à l?importation et qui n?impose plus de restriction. Il soutient, cependant, que le marché national des médicaments évolue grâce aux prix appliqués localement et qui restent plus accessibles que ceux affichés par les produits importés.