Diagnostic n Pour atteindre une part de marché soutenable, Saïdal devra mettre en œuvre un plan d'investissement d'un montant de 230 millions de dollars. Grâce à ce plan d'investissement, le groupe Saïdal serait capable de réaliser un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars et subvenir ainsi aux besoins nationaux en médicaments et produits pharmaceutiques en général. C'est ce qu'a indiqué Rachid Zaouani, le président-directeur général du groupe, hier, lors de son passage au forum du quotidien El Moudjahid. Cela passera d'après le P-DG de Saïdal par la mise en œuvre «des actions de développement et de restructuration de la gamme de production», qui vise à investir les créneaux de produits à forte valeur commerciale (anti-diabétiques, cardiovasculaires, anti-cancéreux et biopharmaceutique). Cet investissement, souligne-t-il, permettra également de réaliser une économie substantielle pour la facture des médicaments dans le pays dont la valeur minimale annuelle sera de 1 milliard de dollars en 2015. Outre l'impact favorable sur la balance des devises, le conférencier a relevé que le gain potentiel de la CNAS sera conséquent du fait «de la présence sur le marché de 57% des médicaments à des prix très inférieurs (40%) à ceux de la moyenne projetée en 2015». Abordant la stratégie de l'entreprise en termes d'investissement pour l'année en cours, l'invité du forum d' El Moudjahid a annoncé, en plus du projet de production du vaccin contre l'hépatite B, la création de sept nouvelles unités de production. «Saïdal va bénéficier des locaux de l'ex-Digromed, entreprise de distribution du médicament, actuellement «en difficulté». En plus, une gamme de 16 produits pharmaceutiques à base de plantes médicinales sera également lancée cette année, dira le patron du premier producteur de médicaments en Algérie. Avec la mise en œuvre de cet ambitieux programme, à savoir la création de 6 unités spécialisées de production de médicaments au nord du pays et une autre au Sud, (Tamanrasset), l'opérateur national se fixe un objectif de 38% de croissance de son chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente 2008. La stratégie de Saïdal vise, d'après M. Zaouani à conquérir le marché national et ensuite les marchés extérieurs, en l'occurrence les marchés maghrébin et africain, où les produits de Saïdal sont fortement appréciés. Par ailleurs, l'intervenant a tenu à saluer la décision des pouvoirs publics concernant l'extension de la liste des médicaments interdits d'importation pour protéger la production locale. «Cela va barrer la route aux importateurs et encourager plutôt l'investissement aussi bien national qu'étranger», argue-t-il. En principe, rappelle l'orateur, l'investissement national doit couvrir 60% des besoins comme cela est fait de par le monde. En plus, «des pratiques déloyales observées par certains importateurs, doivent être bannies», a-t-il souligné. A ce sujet, le P-DG de Saïdal a soulevé le cas des laboratoires étrangers qui exercent une concurrence déloyale en accordant des remises atteignant jusqu'à 50% . «C'est du dumping» observe-t-il. En somme, la nouvelle stratégie du premier producteur des médicaments en Algérie ambitionne de développer son marché en amplifiant la forte croissance enregistrée entre 2004 et 2007, et ce, durant le plan d'investissement en perspective (2007-2015).