Constat n «La facture de l?importation frôle le 1 milliard de dollars, alors qu?il y a à peine deux ans, elle ne dépassait guère les 500 millions de dollars.» Les raisons de cette augmentation relèvent, selon le président directeur général de Saïdal, M. Aoun, de la dévaluation du dinar, de l?importation anarchique et de l?important stock de produits non consommés. «Il faut importer des médicaments qui répondent à un schéma thérapeutique pour qu?il n?y ait plus de rupture dans le pays», a suggéré M. Aoun, intervenant ce samedi matin sur les ondes de la Chaîne III. Il existe, selon lui, entre 10 et 15% de médicaments qui restent en stock chaque année. Pour maîtriser cette lourde facture liée à l?importation des médicaments, il recommande aux autorités de procéder à une régulation du marché. «Ce n?est pas le montant de la facture qui est inquiétant, c?est le problème des ruptures que nous constatons pour certains médicaments essentiels, notamment ceux destinés aux malades chroniques», a-t-il ajouté. Evoquant le problème de la production nationale qui demeure obsolète par rapport à la demande et qui peut justifier en partie cette facture, le directeur de Saïdal atteste : «Les médicaments fabriqués aussi bien par Saïdal que par certains privés commencent à être importants des points de vue gamme et produits.» Il déplore, néanmoins, l?absence de mesures incitatives, «franches et définitives, pour permettre à la production nationale de jouer son rôle. Nous demandons à avoir les mêmes avantages que ceux dont bénéficient les importateurs et les laboratoires internationaux installés chez nous». Pour protéger la production nationale et arriver à réduire cette facture, le premier responsable de Saïdal propose que les médicaments produits localement soient interdits à l?importation et d?importer le générique pour les produits qui ne sont pas encore fabriqués par nos laboratoires. «Il faut aller rapidement vers l?exonération des droits de douanes sur toutes les matières premières et sur les équipements destinés à ce secteur», revendique-t-il. Pour M. Aoun, la libération du marché dans ce secteur est «une arme à double tranchant», notamment avec le nouveau cahier des charges destiné à l?importation. Il soutient, cependant, que le marché national du médicament évolue de par le prix appliqué localement et il reste plus accessible que ceux affichés par les produits importés. A la question de savoir pourquoi ce recul dans la mise sur le marché de l?insuline, Aoun répond : «Nous sommes en train de faire une étude de stabilité. L?insuline sera sur le marché, s?il n?y a pas d?entraves, en février ou mars 2006. Nous allons couvrir près de 40% du marché national.»